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La confusion de différentes formes d’un même verbe attestée encore au XVI e s., s’éliminent au cours du XVII e s.; au XVIII e s. la morphologie du verbe moderne s’est constituée définitivement.
1. La terminaison - e de la première personne du singulier de l’indicatif.
Dans la conjugaison des verbes vers le XVII e s.- e apparaît plus ou moins régulièrement à la 1ière personne du sing., bien que, à cette époque, il ne se prononce plus. Au XVIII e s. son emploi y est obligatoire.
La flexion - s et la flexion - ent ayant disparu de la prononciation au XVI e s. et au XVII e s. respectivement, les quatre formes verbales coïncideront et deviennent des homophones:
je chante [ ƒãt ] nous chantons [ ƒãtõ ]
tu chantes[ ċt ] vous chantez [ ċte ]
il chante [ ċt ] ils chantent [ ċt ]
Les oppositions du nombre singulier / pluriel (il chante / ils chantent) et celles de la personne (1 ière / 2 ième, etc.) sont plus exprimées par une flexion (par ex., quand on entend prononcer [ƒãt], il s’agit de qui: de moi: je [ ƒãt ]? de toi: tu [ ƒãt ]? de lui: il [ ƒãt ]? d’eux: ils [ ƒãt ]?). Pour éviter la confusion, la langue a recours aux pronoms personnels conjoints dont l’emploi est obligatoire et qui deviennent une marque analytique des catégories grammaticales de la personne et du nombre.
2. La flexion - s du 3 ième groupe de l’indicatif.
La flexion - s s’implante définitivement à la première personne du singulier du 3 ième groupe de l’indicatif bien qu’elle n’y soit pas étymologique: dormi o (LCl) > je dor s, vend o (LCl) > je vend s, ven i (LCl) > je vin s (PS), vid i (LCl) > je vi s (PS), etc.
Il provient des verbes où il terminait le radical: ce sont d’abord les verbes inchoatifs (cre sc o > je croi s, cogno sc o > je connai s, etc.) et les verbes avec un - s du radical (po ss um LCl > * po ss io LP > je pui s) où un -s apparaît par la suite du développement phonétique (sen t io > je sen s). En AF, quand cet - s n’était pas encore le morphème de la première personne, il faisait partie du radical, tout comme en latin. Au XV e s. son usage était encore flottant. Ce n’est qu’au XVII e s. que - s devient vraiment le morphème de la 1ière personne et, dès cette époque, il n’appartient plus au radical.
Cette consonne finale caractérise également la première personne du singulier de plusieurs autres temps grammaticaux.
3. A l’imparfait la flexion - s à la 1ière personne du singulier dont l’emploi a été instable au XVI e s., s’y est fixée définitivement à la fin du XVII e s.: je parlai s. Au XVII e s. la flexion - ent ne se prononce plus (- t ne se prononce dès le XII e s., - s – depuis le XVI e s.), les formes verbales de la 1ière, 2 ième, 3 ème personnes du singulier, ainsi que celle de la 3 ième personne du pluriel de l’imparfait ne se distinguent plus, tout comme dans la plupart des autres temps.
Donc, l’emploi des pronoms personnels conjoints devient obligatoire pour distinguer la personne et le nombre. Autrement dit, l’expression des catégories de personne et de nombre revient désormais au pronom sujet, qui est un procédé analytique. L’analytisme du système verbal se voit ainsi renforcé.
Дата добавления: 2015-08-03; просмотров: 147 | Нарушение авторских прав
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