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Les théories grammaticales et lexicologiques

La norme linguistique commence à changer de référence sociale. On passe de «la plus saine partie de la Cour» de Vaugelas aux «honnêtes gens de la nation».

Au XVIII e s., la langue reste classique et confirme les choix faits au XVII e s. L’Académie, Voltaire et la plupart de ses contemporains affirment en effet que la perfection de la langue a été atteinte au cours du XVII e s., les chefs-d’oeuvre littéraires ont été portés au rang d’échantillons d’un art intemporel. Donc, il faut garder la langue telle qu’elle est rejetant tout ce qui peut lui causer un préjudice. Tous les changements dans la grammaire, ainsi que les néologismes lexicaux sont proscrits par les académiciens. En même temps, des faits archaïques se conservent à tort.

Le français ayant atteint un idéal de fixité, le conservatisme linguistique s’impose dans la pratique linguistique et littéraire.

La théorie des styles vient pallier l’étroitesse de la conception puriste de la langue créée au XVII e s. Tous les vocables y compris les synonymes sont répartis en trois styles: ton élevé ou style sublime (par ex., face, glaive, fer, etc.) que les écrivains emploient dans les tragédies, odes, ballades; ton médiocre ou style moyen (par ex., visage, épée, etc.) que l’on rencontre dans les romans; ton burlesque ou style simple (gerbe, frime, physionomie, rapière, etc.) des comédies et des fables. La répartition des mots parmi ces trois styles demande une étude minutieuse des synonymes. Pour élever une notion commune et simple, on utilise les métaphores qui caractérisent surtout la poésie du XVIII e s.: le flambeau des jours (= le soleil), les gages de l’amour (= les enfants), la voûte azurée (= le ciel), etc.

L’appauvrissement du vocabulaire et la rigidité de la syntaxe normalisée, notés au XVII e s., ne répondaient plus à l’esprit encyclopédique du siècle des Lumières (XVIII e s.) et trouvent une forte opposition du côté des écrivains et grammairiens dès le début du siècle. La multiplication des voyages, le développement des sciences, l’élan vers le savoir véhiculé par l’Encyclopédie de D. Diderot et de J. D’Alembert, entraînent un afflux de mots tantôt empruntés à l’anglais, tantôt créés de toute pièce, pour satisfaire aux progrès des sciences. En témoignent, par ex., Linné, qui construit une nomenclature botanique avec plusieurs milliers d’espèces, et Lavoisier, qui bâtit une nomenclature de la chimie à partir des bases grecques. Ce fut une véritable explosion de mots nouveaux, notamment de termes techniques savants, puisés abondamment dans le grec et le latin.

De plus, l’infiltration étrangère se mit à déferler sur la France; la langue s’enrichit de mots italiens, espagnols et allemands, mais cet apport ne saurait se comparer à la «rage» pour tout ce qui était anglais: la politique, les institutions, la mode, la cuisine, le commerce et le sport fournissent le plus fort contingent d’anglicismes. L’Angleterre fait figure de pays avancé dans le domaine de la politique et de l’économie aux yeux des philosophes. Aussi, les emprunts les plus nombreux seront-ils fait à la langue anglaise. Il arrive que certains mots soient si parfaitement intégrés à la langue française et à sa configuration phonétique et orthographique – citons par exemple la redingote qui correspond à la déformation du mot anglais riding coat, un manteau pour monter à cheval – qu’il n’est plus possible de repérer l’origine du mot si on ne connaît pas l’histoire de ce mot.

Les grands écrivains du siècle, tels D. Diderot dans Le Neveu de Rameau, J.-J. Rousseau dans les Confessions introduisent quantité de mots et tours propres à la langue populaire: être comme un coq en pâte, fagoter un livre (Diderot), poivré, tripotage, etc. (Rousseau). Curieusement, les censeurs linguistiques de l’époque ne s’élevèrent que contre les provincialismes et les mots populaires qui pénétraient dans le français; ils croyaient que la langue se corrompait au contact des gens du peuple. Le purisme dégénérant devient encore plus tyrannique, ce qui lui vaut une critique âpre de la part même des académiciens.

Ainsi, la création de mots nouveaux prend place parmi les tâches de l’écrivain. Ce mouvement aura son aboutissement dans la théorie de la néologie de S. Mercier (Néologie ou Vocabulaire des mots nouveaux ou à renouveler, 1801). La tâche des écrivains est de contribuer à codifier les emprunts lexicaux. On sait qu’au XVII e s. une grande quantité de termes dits «de relation» avaient figuré dans les récits d’explorateurs et de voyageurs. Mais des formes d’origine diverse, tantôt transcriptions d’une prononciation étrangère, tantôt adaptation d’un mot écrit dans une langue où l’emprunt était passé plus tôt, ont souvent été mises en circulation pour le même mot. Cette diversité est de moins en moins admise par le français, l’écrivain contribue à fournir le modèle fixe dont la langue a besoin (par ex., il y avait au moins seize formes pour le mot chacal entre 1646 et 1700: ciacale, schekal, etc; ce fut Buffon qui décida de celle qui s’est désormais maintenue en français: chacal).

La grammaire est de plus en plus justifiée par la logique, c’est une conception (de la Grammaire du Port-Royal) qui sera reprise au XVIIIe siècle. Les philosophes représentent une nouvelle autorité. Dumarsais et Beauzée, collaborateurs de l’Encyclopédie, ainsi que Condillac et Domergue prétendent expliquer la langue dans ses plus petits détails en fonction de la logique, en s’éloignant de l’autorité de l’usage. L’époque se prête même à un certain purisme.


Дата добавления: 2015-08-03; просмотров: 139 | Нарушение авторских прав


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