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Le consonantisme moderne s’est déjà constitué en MF, il ne subit que quelques retouches aux XVII – XVIII ss.
1. La mouillure du [ l’ ] qui passe à [ j ] dans le parler populaire parisien dès la fin du XVII e s., mais se maintient dans l’usage jusqu’au milieu du XIX e s. Les grammairiens condamnaient cette mouillure, même au XIX e s. Littré considère comme fautive la prononciation boute ill e [ bute j ]. Mais ce n’est qu’au XIX e s. qu’elle fut officiellement reconnue dans tout le Nord de la France. L mouillé se prononce jusqu’à présent dans le Midi de la France, dans les dialectes de l’Ouest et dans la Suisse romande.
Donc, dans le système consonantique du français à partir du XIX e s. il ne reste qu’une consonne moullée – [ ŋ ]: ga gn er. Mais le langage parlé tend à palataliser les consonnes, ainsi, chez Molière, un paysan dit gna pas pour il n’y a pas. La prononciation populaire de nos jours: paquiet pour paquet, guierre pour guerre, etc. présente également le second mouillement de k et de g.
2. La consonne aspirée [ h ] bien qu’affaiblie subsiste dans la prononciation des gens cultivés, mais disparaît dans le parler du peuple. Au XVII e s. on constate déjà une disparition totale de ce son dans la langue littéraire. Il ne s’est conservé que dans les patois de la Normandie, de la Lorraine, surtout là où le fonds germanique est important. Restée dans l’orthographe, elle n’assume que des fonctions graphiques: marquer l’hiatus (tr a h i r, etc.), interdire la liaison et l’élision (l e h éros, etc.)
3. Le r latin était un r fortement roulé. Il a été remplacé, vers le XVII e s., dans la langue littéraire par un r uvulaire – il s’est déplacée à l’arrière de la bouche. Donc, la consonne [ r ] a changé le point d’articulation: de la consonne prélinguale roulée le [ r ] est devenu un [ r ] dorsal dit “grasseyé”.
4. En AF et en MF les consonnes sonores finales s’assourdissaient. En FM les finales sonores s’opposent nettement aux finales sourdes: bre f – brè v (e), etc.
5. En ce qui concerne les consonnes finales deux tendances se trouvent opposées à cette époque-là.
D’une part, l’ancienne tendance impose la chute des consonnes finales: mouchoi, plaisi, couri, ifaut, i(l)s ont [ izont ], not(r) [ not ] constituaient la norme plutôt que mouchoir, plaisir, courir, il faut, ils ont, notre [ notr ].
D’autre part, les emprunts et l’orthographe maintiennent les consonnes finales dans la prononciation: cou p [ cu p ] ≠ sto p [ stro p ] (emprunt à l’anglais), do s [ do ] ≠ atla s [ atla s ], etc.
La langue reconstitue quelques consonnes finales (f, l, r) à la fin du siècle grâce aux efforts des grammairiens et à l’écriture exerçant une grande influence sur la prononciation:
– dans les verbes des II et III groupes où la finale r était muette jusqu’au XVII e s.: reteni r [ reteni ] (avant le XVII e s.) > [ reteni r ] (depuis le XVII e s.), etc. Mais le r reste toujours muet dans les infinitifs de la 1ière conjugaison.
– dans le suffixe - eur le r se prononce de nouveau: sauveu r [ sovö ] > [ sovœ r ].
– dans toute la série de mots le l final a été rétabli au cours des XVII – XVIII ss.: profi l, exi l, morte l, que l, etc. Néanmoins dans quelques mots de la langue littéraire il ne se fait plus entendre (genti l, sourci l, fusi l, outi l, cheni l, etc,), peut-être, comme le suppose E. Bourciez [p.187], sous l’influence des anciennes formes du pluriel: gentis (AF), etc. [cit Borodina «Phonétique hist.», p. 90]
– dans le pronom il la consonne finale ne se prononçait que devant une voyelle: i l est vrai [ i l ε vrε ], mais lorsqu’i l passe [ lor k’i pas ]. A la fin du XVIII e s. le l est toujours prononcé dans ce pronom.
– dans les mots en - oir.
Cette restitution n’a pas été générale. Il reste de cet amuïssement certains mots où r ne persiste qu’en graphie – ce sont les infinitifs de la 1ière conjugaison (chanter), les noms et les adjectifs terminés en - ier, -cher, -ger: prunie r, cloche r, lége r.
La tendance d’omettre l dans la prononciation semble être familière, populaire et régionale. On entend souvent dans la langue moderne i parle pour il parle, i disent pour ils disent. La chute de l est très fréquente dans les finales - able, -euble, -oble, -amble et dans quelques autres cas. Certains parlers de la France contemporaine accusent la réduction de l final.
Les mots monosyllabiques gardent toujours leurs consonnes finales prononcées: che r, be c, fi l, etc.
6. Depuis le XVII e s. les groupes consonantiques se multiplient surtout grâce aux emprunts: bu dj et, sp eaker, etc.
Дата добавления: 2015-08-03; просмотров: 108 | Нарушение авторских прав
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