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La métonymie

La métonymie (du grec «métonumia» – changement de nom) est la nomination d’un objet ou d’un phénomène par un mot désignant un autre objet, un autre phénomène, lié au premier par quelque rapport objectif, matériel ou logique. Les rapports entre les objets et phénomènes de la réalité sont divers et variés; aussi la métonymie présente-t-elle nombre de cas particuliers. On prend la partie pour le tout et, plus rarement, le tout pour la partie; le singulier pour le pluriel; la matière pour la chose fabriquée; l’instrument de l’action pour l’action. Elle peut substituer le contenant au contenu (ex.), le symbole à la chose (les lauriers = la gloire), l'objet à l'utilisateur (le premier violon), l'auteur à son œuvre (un Zola), l'effet à la cause (Socrate a bu la mort = la ciguë)... On trouve des métonymies de ce genre dans les contes populaires, comme:

«Le Petit Chaperon rouge», «la Barbe-Bleue» et autres.

Exemple: «C'était au temps où Bruxelles chantait.» (Jacques Brel)

La langue parlée connaît aussi l’emploi de noms propres comme noms communs. Ce procédé connu sous le nom d’«antonomase» est quelquefois considéré comme une variété de la métonymie. Par exemple, «un gavroche», «un tartufe» etc.

La métonymie est caractéristique de la poésie et de la prose. Très variées quant à la forme et à la fonction esthétique, les métonymies y portent souvent la marque de la manière individuelle de l’auteur.

«J’ai applaudi les yeux noirs parce qu’ils me plaisent.» (R. Vaillant)

En parlant de Victorine Taillefer, un des personnages du Père Goriot, Balzac emploie pour le désigner la métonymie «ce jeune malheur», par analogie «une beauté» pour une belle personne. Ce procédé consiste à remplacer le nom de personne (fille) et l’adjectif épithète (malheureuse) par un nom abstrait (malheur) appartenant à la même famille de mots que l’adjectif en question.

Il arrive qu’un écrivain établisse des rapports inattendus et crée des métonymies toutes neuves; c’est le contexte qui les justifie et les explique. C’est le cas dans cette phrase d’Anatole France:

«Les bouquinistes déposent leurs boîtes sur le parapet. Ces braves marchands d’esprit...» (A. France)


Дата добавления: 2015-10-21; просмотров: 90 | Нарушение авторских прав


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