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(1524-1585)
// est posé sur son siècle comme un aigle sur son rocher, le dominant de toute
sa stature. S'il échoua à être un Virgile, un Pindare, ou même un Pétrarque —
il avait trop de sang pour être un autre que lui-même —, du moins, en
rivalisant avec ces grands noms, apprit-il à former son génie et à lui imprimer
toute la souplesse désirable.
C'est surtout dans quelques sonnets de la maturité, voire de la vieillesse, que
RONSARD atteignit la perfection: et, plus précisément, quand il donna
à Cassandre, à Marie ou à Hélène le conseil, tendre ou cruel, de ne pas
remettre à trop tard les plaisirs de l'éphémère jeunesse...
MIGNONNE, ALLONS VOIR SI LA ROSE...
Mignonne, allons voir si la rosé,
Qui ce matin avait déclose1
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vêprée2,
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.
Las! voyez comme en peu d'espace3,
Mignonne, elle a, dessus la place,
Las, las, ses beautés laissé choir!
О vraiment, marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir!
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse:
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté*.
Odes (à Cassandre) (1556).
Примечания:
1 Распустились. A cette époque le participe s'accorde souvent avec le complément qui
le suit. 2. Ce soir. 3. En peu de temps.
Вопросы:
* Montrez que la banalité du thème est relevée par fa fraîcheur de l'expression et
l'aisance souveraine dans la concision.
JOACHIM DU BELLAY (1525 —1560)
CELUI-CI n'a -pas l'envergure de Ronsard; et ses vers ont sans doute moins de
richesse, moins de couleur. Mais il est -peut-être plus profondément émouvant
que son chef d'école, -parce que certains de ses -poèmes traduisent le
frémissement d'une âme douloureuse et sincère, éloignée de toute littérature.
Dans sa brève existence, son séjour à Rome tint une -place capitale. Et, de
même, dans son inspiration, le regret de la Patrie, comme on en jugera par
cette élégie, écrite sous l'effet d'une déprimante servitude.
LAS, OÙ EST MAINTENANT...
Las, où est maintenant ce mépris de Fortune?
Où est ce cœur vainqueur de toute adversité,
Cet honnête désir de l'immortalité,
Et cette honnête flamme2 au peuple non commune?
Où sont ces doux plaisirs, qu'au soir sous la nuit brune
Les Muses me donnaient, alors qu'en liberté
Dessus le vert tapis d'un rivage écarté
Je les menais danser aux rayons de la Lune?
Maintenant la Fortune est maîtresse de moi",
Et mon cœur qui soûlait4 être maître de soi,
Est serf5 de mille maux et regrets qui m'ennuient.
De la postérité je n'ai plus de souci,
Cette6 divine ardeur, je ne l'ai plus aussi7
Et les Muses, de moi, comme étranges8 s'enfuient*.
Les Regrets (1558).
Примечания:
1. То безразличие к Фортуне, которое я питал прежде. Дю Белле поехал в Рим
вместе со своим кузеном, назначенным послом к папе. 2. Жажда поэтической славы.
«Honnête» = honorable. 3. Я уже не принадлежу себе, я подвластен случаю. 4. Было
привычно. 5. Раб. 6. Тот былой божественный пыл. 7. Nous disons aujourd'hui: non
plus, pour reprendre une expression négative antérieure. 8. Как чужестранки, как чужие.
Вопросы:
* Montrez la perfection, déjà toute moderne, exemple) et le rythme quaternaire, si
expressif, du dernier verse.
Дата добавления: 2015-08-02; просмотров: 52 | Нарушение авторских прав
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