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Le Français est jardinier essentiellment et au plus haut de-grès, a dit Keyserling. En cultivant son jardin le Français, ce paysan devenu homme du monde a le sentiment de se réaliser pleinement. Dans un univers bien défini, à la mesure de l'homme, il se plaît à pratiquer la culture, dans tous les sens du terme. Car à ses yeux, un homme se cultive comme un jardin: attentivement, amoureusement.
Texte 1
* Un jour Lamartine qui avait rencontré un aveugle dans les champs, entra en conversation avec lui. Le poète demanda à l'infirme pourquoi il supportait si gaiement son malheur. La réponse de l'aveugle fut charmante: «Pour moi, entendre c'est voir, dit-il... je vois chanter l'alouette le matin, dans le ciel, et le rossignol, le soir sous la lune. Je vois les lézards glisser sur les pierres tièdes, je connais le vol de toutes les mouches et de tous les papillons dans l'air autour de moi, la marche de toutes les petites bêtes sur les herbes ou sur les feuilles au soleil C'est mon calendrier à moi. Je me dis: „ Voilà le coucou qui chante: c'est le mois de mars et nous allons avoir chaud; voilà le merle qui siffle: c'est le mois d'avril; voilà le vol lourd du hanneton: c'est la Saint-Jean; voilà le chant aigu de la cigale: c'est le mois d'août; voilà la grive: c'est la vendange, le raisin est mûr; voilà les corbeaux: l'hiver est proche"».
*Le poète aima beaucoup la réponse, pleine de sagesse, que l'aveugle lui avait faite, et il n'oublia point de la raconter dans ses Souvenirs.
Texte 2
"Les écrivains nous ont souvent raconté des histoires de bêtes. Qui ne connaît les fables de La Fontaine, pleines de bêtes à plumes ou à poils; de bêtes, qui servent à l'homme ou qui lui nuisent, d'animaux domestiques et d'animaux sauvages? Ainsi le lièvre et le lapin, le loup et l'ours, le renard, la cigogne et tant d'autres. Mais les our set et les loups se font rares, même dans les montagnes. Mais ils vivent dans les contes et les légendes: vous avez lu, peut-être, l'histoire de la chèvre de M. Seguin.
Cette chèvre en avait assez d'être attachée dans un clos, elle voulait être libre... Un jour elle gagna la montagne. Mnis, là, elle rencontra le loup:
«...Alors le monstre s'avança et les petites cornes entrèrent en danse. Ah! la brave chevrette! Plus de dix fois elle força le loup à reculer. Pendant ces trêves d'une minute, la gourmande cueillait encore un brin de sa chère herbe, puis repartait au combat, la bouche pleine... Cela dura toute la nuit. De temps en temps, la chèvre de M. Seguin regardait les étoiles danser dans le ciel clair et elle se disait: Oh! pourvu que je tienne jusqu'à l'aube!... L'une après l'autre, les étoiles s'effacèrent, puis le chant d'un coq monta d'une ferme. Enfin! s'écria la pauvre bête qui n'attendait plus que cela pour mourir. Et elle s'allongea par terre, dans sa belle fourrure blanche toute tachée de sang. Alors, le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea!»
par Alphonse Daudet
Дата добавления: 2015-11-16; просмотров: 74 | Нарушение авторских прав
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