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A. Maurois
La population de la France métropolitaine s'élève à 60,7 millions d'habitants au 1er janvier 2002, ce qui la place au vingt-et-unième rang mondial et au troisième rang de l'Union européenne. En ajoutant les effectifs des DOM-TOM, qui représentent 1,7 million d'habitants, la population française est de 62,4 millions de personnes.
Les Celtes avaient formé le substrat de la population. Le Français est la langue d'Etat. Il y a en France des populations d'un caractère ethnique nettement particulier: Bretons, Alsaciens, Flamands, Basques, Catalans.
Avec 107 habitants au km2, la France apparaît comme l'un des territoires bien peuplés de la planète (45 h/km2 pour le monde, 29 pour les États-Unis), mais moyennement peuplé en Europe. Cependant la répartition de la population présente de forts contrastes.
La moitié des Français vit sur un peu plus de 10% du territoire: région parisienne et basse Seine, carrefour lyonnais, vallée du Rhône et littoral méditerranéen, axes de la Loire, de la Garonne et du Rhin, façade maritime armoricaine, régions industrielles du Nord et de Lorraine. De vastes zones sont faiblement peuplées, avec des densités moyennes parfois inférieures à 20 h/km2.
II y a cent ans, trois Français sur quatre vivaient à la campagne. La Révolution Industrielle — avec l'apparition de nouvelles machines au XIXe siècle et le développement des usines au cours du XXe siècle — a peu à peu vidé les campagnes au profit des villes. Aujourd'hui, les trois quarts de la population française vivent et travaillent dans les villes et leurs banlieues. Au fur et à mesure que les gens sont arrivés de la campagne, les villes ont dû faire face au problème du logement. Aujourd'hui, les villes s'étendent de plus en plus et gagnent la campagne. Grâce aux moyens de transport — train, bus, voiture —, de nombreuses personnes s'installent en pleine nature dans des maisons individuelles tout en continuant à travailler en ville.
La France s'est urbanisée plus lentement que d'autres puissances européennes comme l'Angleterre et l'Allemagne. La première des aires urbaines est celle de Paris, avec 9,8 millions d'habitants, soit environ 20% des citadins du pays.
Au cours de l'année 2002 11940 naissances ont été enregistrées, ce qui dénote un taux assez bas. La durée moyenne de la vie humaine en France est actuellement un peu supérieure à 70 ans. En dehors de l'agglomération parisienne, la France a 40 villes de 100 000 habitants et plus, dont environ 10 villes de plus de 300 000 habitants. Ce sont Lyon, Marceille, Bordeaux, Lille, Roubaix, Toulouse, Nantes, Rouen, Nice, Strasbourg.
Des immigrés
En France, en cinquante ans, on a passé de 40 millions d'habitants à 60 millions. La France est désormais le deuxième pays d'Europe le plus peuplé, derrière l'Allemagne. Plusieurs raisons expliquent cette croissance prodigieuse, notamment l'augmentation de la durée de la vie et l'accueil de plus de 4 millions d'étrangers. Comme il y a moins de naissances et que les Français vivent de plus en plus vieux, la France a une population dite vieillissante.
La France accueille des immigrés depuis bientôt 150 ans. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, alors que la majorité des migrants européens se dirigeait vers les pays neufs en cours de peuplement (Etats-Unis, Canada, Argentine, Australie, Brésil...), la France était la seule des vieilles nations à compter sur son sol un contingent important d'étrangers: ils étaient plus d'un million au moment du centenaire de la Révolution, en 1889, et beaucoup ont été naturalisés à cette occasion.
Jusqu'à l'entre-deux-guerres, le pays manque d'hommes et de bras, à l'immigration de travail (Italiens et Polonais surtout) s'ajoute l'accueil de réfugiés: Grecs, Arméniens, Russes, Espagnols... L'immigration reprend vigoureusement après la seconde guerre, le pays entre dans un cycle de forte croissance, les Trente Glorieuses. Les immigrants sont alors de jeunes travailleurs venus d'Italie et d'Espagne au départ, puis du Maghreb et du Portugal, d'Afrique Noire, du Proche-Orient et d'Asie.
À partir du milieu des années soixante-dix, la crise économique et l'arrivée de générations nombreuses sur le marché du travail s'accompagnent d'une montée rapide du chômage. En 1974, des dispositions restreignent l'immigration de travail. Les entrées se ralentissent alors. L'immigration change de nature; le regroupement familial devient sa composante principale, les entrées de femmes et d'enfants remplaçant celles des hommes jeunes. Les origines se diversifient aussi, avec une montée importante des flux venus d'Asie et d'Amérique latine ainsi que, plus récemment, des pays d'Europe de l'Est et de Russie.
L'immigration clandestine touche la France comme de nombreux pays de l'Union européenne. Elle est constituée de jeunes travailleurs attirés par la possibilité de gagner leur vie en travaillant «au noir». En temps de crise, l'immigration suscite de vifs débats. On observe cependant que les flux anciens d'immigration se sont toujours intégrés, non sans difficultés parfois. Les descendants des immigrés de deuxième ou de troisième génération alignent leur comportement et leurs habitudes de vie sur ceux des Français. Si l'on ajoute aux Français ayant au moins un de leurs parents ou grands-parents d'origine étrangère les étrangers actuellement présents sur le territoire (environ 4 millions), on aboutit à un total de plus de 12 millions de personnes issues d'une immigration assez récente. On peut raisonnablement estimer qu'un Français sur quatre a des racines étrangères. Par ailleurs, l'accroissement naturel se tarissant progressivement, seul l'apport migratoire pourrait, à terme, permettre à la population de se maintenir.
Activités
La population active totale, qui comprend les personnes ayant un emploi, les demandeurs d'emploi et les préretraités, s'élève à 26,5 millions de personnes en 2002, soit 43,6% de la population. Elle a forte-
ment augmenté depuis quarante ans (19,5 millions en 1954). Le nombre de femmes actives a doublé depuis 1954 et elles représentent aujourd'hui 48% de la main-d'œuvre du pays.
Dans le même temps, la structure de l'activité a changé. L'emploi agricole achève un long recul et ne représente plus que 4% de la population occupée, contre 30% en 1954. La part de l'industrie et du bâtiment diminue depuis plus de 20 ans. Cette diminution s'est accompagnée d'une forte hausse des qualifications. Les activités commerciales et de services du secteur tertiaire ont renforcé leur domination sur l'économie. Là aussi, le nombre des postes peu qualifiés diminue, en raison, en particulier, de la généralisation des équipements informatiques. Si des branches comme les transports, la santé, le tourisme et les loisirs, créent encore de l'activité, d'autres comme le petit commerce de détail ou la banque réduisent leurs effectifs.
La France compte 2,35 millions de chômeurs en 2002, soit 9% de la population active. En vingt ans, le chômage est devenu le problème social majeur du pays. La création d'emplois à temps partiel, qui concernent 16% des actifs, n'est qu'une réponse insuffisante à cette situation qui pèse lourdement sur la collectivité nationale: plus de 45,7 milliards d'euros sont dépensés chaque année pour l'indemnisation du chômage et les différentes politiques pour l'emploi. Des solutions durables comme la réduction du temps de travail (semaine de 35 heures) sont recherchées mais un allégement réel interviendra à partir de 2006, lorsque les générations du baby boom commenceront à partir à la retraite.
Дата добавления: 2015-11-16; просмотров: 64 | Нарушение авторских прав
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