L'auteur

1.Biographie sommaire:

_ Sa vie (1866-1944) Fils de notaire, Romain Rolland est né à Clamecy (Nièvre) où il commence ses études. Il les poursuit au lycée Louis-le-Grand, puis entre à l'École Normale Supérieure (1886).

l. LE NORMALIEN ÉCLECTIQUE. Il se destinait à la philosophie, il opte pour l'agrégation d'histoire (1889). Il est envoyé à l'École Française de Rome et il retournera en Italie pour y rassembler les éléments d'une thèse. Philosophe, historien, correspondant de Tolstoï, il témoigne d'un bel éclectisme, car ses thèses portent sur les Origines du théâtre lyrique moderne et les Causes du déclin de la peinture italienne au XVIe siècle.

II. DU DRAME AU ROMAN (1895-1914)- A l'École Normale d'abord, puis, de 1904- à 1912, à la Sorbonne, il enseigne l'Histoire de l'Art et publie des Vies des Hommes illustres: Beethoven, Michel-Ange, Haendel, Tolstoï.

Le théâtre fut sa première vocation. Après un cycle de Tragédies de la Foi (Saint Louis), il se consacre à son Théâtre de la Révolution: Les Loups, Le Triomphe de la Raison, Danton, Le 14 Juillet, — vaste ensemble qu'il complétera, plus de vingt ans après, avec Le Jeu de l'Amour et de la Mort, Pâques Fleuries, Les Léonides, Robespierre. Son ambition est de renouveler le genre tragique par ces «épopées dramatiques» où s'affrontent des tempéraments animés par de grandes idées. Mais il ne parvient pas à s'imposer comme dramaturge. Le roman absorbe alors son activité créatrice: de 1903 à 1912 paraissent les dix volumes de Jean-Christophe, qui obtient le Grand Prix de l'Académie Française (1913).

Puis, dans une langue rythmée et savoureuse, il rédige l'amusant Colas Breugnon (publié en 1919).

III. «AU-DESSUS DE LA MÊLÉE». En août 1914, romain rolland se trouve en Suisse: n'ayant plus l'âge d'être mobilisé, ni l'aptitude physique, il y restera jusqu'en 1919. Après avoir protesté contre les atrocités allemandes, il donne dans Au-dessus de la mêlée une série d'articles qui lui furent reprochés comme une trahison. Son Journal de guerre, publié en 1953, a permis de dégager sa vraie pensée: déplorant le choc des peuples les plus civilisés, il voulait «au-dessus de la haine» (c'était le titre primitif) rappeler à ceux qui restaient de sang-froid, dans les deux camps, les valeurs qui auraient dû unir les belligérants: la fraternité d'une même civilisation, menacée de sombrer, comme le monde antique, dans une immense catastrophe. Ces articles étaient certainement dictés par une conscience honnête, courageuse, parfois prophétique; mais R. Rolland eut beau obtenir en 1916 le Prix Nobel de Littérature, ces écrits ne pouvaient être admis, ni même compris, de ses compatriotes, engagés corps et âme «dans la mêlée» et conscients de défendre l'existence même de leur patrie.

IV. «L'INTELLECTUEL DE GAUCHE». Rentré en France à la mort de sa mère (1919), romain rolland reviendra bientôt séjourner en Suisse, de 1921 à 1937. II publiera encore bien des ouvrages: des œuvres pacifistes, comme Liluli, farce allégorique et Clérambault, «histoire d'une conscience libre pendant la guerre»; le cycle romanesque et révolutionnaire de L'Ame enchantée; la suite du Théâtre de la Révolution; une vaste étude en 4 volumes sur Beethoven, des essais sur Gandhi et sur l'Inde, etc. Mais aux yeux des contemporains il est surtout le type de «l'intellectuel de gauche». Bien qu'il se défende d'être l'homme d'un parti et qu'il réserve jalousement sa liberté d'appréciation, il est devenu la figure de proue des mouvements «humanitaires». II est en correspondance avec le monde entier, reçoit d'illustres visiteurs (et notamment Gandhi), rend visite lui-même à Gorki en U.R.S.S., préside des manifestations internationales (Congrès d'Amsterdam contre la guerre, 1932), refuse la médaille Goethe décernée par le gouvernement d'Hitler (1933). En 1937, romain rolland se retire au pays natal, à Vézelay: il y passera ses dernières années, les heures tristes de l'occupation, se penchant sur son passé (Le Voyage Intérieur, autobiographie poétique), rassemblant ses souvenirs sur Péguy et renouant avec Claudel, en qui il reconnaissait une âme «religieuse» comme la sienne.

L'homme et l'œuvre.

Peu d'écrivains engagés dans l'action ont vu leur pensée aussi gravement altérée: il s'en plaignait aussi bien auprès de ses amis que de ses adversaires. Peu à peu ses Mémoires, sa correspondance dégagent son vrai visage. Sans que son Dieu soit bien défini, il se disait essentiellement «religieux»; et, convaincu d'avoir reçu un don de voir exceptionnel, il se croyait tenu de répandre sa pensée. Penseur aristocratique et solitaire à la vigny, il s'est comparé, lui aussi, à l'homme de vigie: «Si le vaisseau sombre, il sait qu'il sombrera. Mais son devoir n'est pas de se mêler à la cohue de l'abordage, en bas. Il veille. Il épie ce qui vient: les épaves, les récifs cachés...». Rien de sec, toutefois, chez cet intellectuel. Contemporain de Bergson, il voulait chercher «la vérité vivante» avec tout son être: l'instinct comme l'intelligence. «Il y a la vie, disait-il, il y a l'instinct puissant de vie, il y a l'amour. Ce ne sont pas des rêves, des suggestions, c'est la réalité la plus vigoureuse et la plus profonde. On ne peut les renier sans se mutiler soi-même» (1909). De là son besoin de sympathie, ses aspirations généreuses, toujours plus largement humaines; de là, en dépit de sa pudeur naturelle, le lyrisme de l'expression, jailli du cœur: «Saint est le feu — qui brûle!»

Tout révèle en lui une exigence de sincérité absolue envers soi et envers autrui, une volonté de conserver «l'indépendance de l'esprit, d'abord, et avant tout, et contre tout, coûte que coûte» (1929). Il a horreur de s'embrigader; il déteste les doctrines figées que leur rigidité met en contradiction avec la vie. L'élan du cœur, la sincérité le portent à collaborer aux entreprises «de gauche», mais sans engagement définitif, récusant la dictature et la raison d'État. Il se réserve de dire à ses amis communistes: «Avec le prolétariat toutes les fois qu'il respectera la vérité et l'humanité. Contre le prolétariat, toutes les fois qu'il violera la vérité et l'humanité», ou encore: «L'esprit vraiment révolutionnaire est armé aussi bien contre les préjugés nouveaux de la Révolution prolétarienne que contre les préjugés anciens de la monarchie bourgeoise... Rien, pour lui, n'est intangible.». Loin d'être sectaire, il veut «tout comprendre pour tout aimer», car il admet que nul n'a le monopole de la vérité.

Au lieu de mutiler la vie, la morale consiste, selon lui, à assurer l'harmonie des contraires et à «tâcher de refaire en tous l'équilibre humain». C'est encore mutiler la vie que de la figer: elle se manifeste dans le devenir des êtres et des civilisations; et ce devenir, il le constatait dans l'évolution de sa propre pensée et la diversité de son œuvre: «J'ai été forcé par une nécessité intérieure à écrire Colas Breugnon et Liluli. Aux alentours de la cinquantaine, l'hérédité paternelle — rieuse, frondeuse, gauloise — est venue réclamer sa part, à côté de l'hérédité maternelle qui a inspiré Jean-Christophe (en partie) et les Vies des Hommes Illustres. — Mais ne vous y trompez pas: c'est toujours le même être, sous ses aspects divers.» C'est par Jean-Christophe que la postérité le connaîtra surtout.

Jean-Christophe inaugure au XXe siècle le genre du roman-fleuve — le mot est de romain rolland — ou même du roman musical, sorte de symphonie héroïque. L'ensemble compte 10 volumes: L'Aube, Le Matin, L'Adolescent, La Révolte, La Foire sur la Place, Antoinette, Dans la Maison, Les Amies, Le Buisson Ardent, La Nouvelle Journée. C'est «le souffle des héros» que l'auteur veut nous faire respirer en imaginant la vie, chargée d'épreuves mais pleine d'énergie, d'un grand musicien allemand, et en animant autour de lui toute une époque: c'est «Beethoven dans le monde d'aujourd'hui. » L'œuvre est un monument à la «divine musique», mais nous touche aussi par ce qu'elle recèle d'expérience humaine: ce sont les pages sur l'enfance, l'adolescence, l'amour, l'amitié. A ce titre, elle constituait un acte de foi: à ses contemporains tentés par le mirage des richesses matérielles, l'auteur voulait rendre le goût de l'énergie morale, de la générosité, de l'amour fraternel et surtout de la Vie assumée dans sa diversité.

2.Ouvrages du même auteur:

des Vies des Hommes illustres: Beethoven, Michel-Ange, Haendel, Tolstoï. Le théâtre: Tragédies de la Foi (Saint Louis), Théâtre de la Révolution: Les Loups, Le Triomphe de la Raison. Danton, Le 14 Juillet, Le Jeu de l'Amour et de la Mort, Pâques Fleuries, Les Léonides, Robespierre.

Le roman: Jean-Christophe, Colas Breugnon.

Une série d'articles «AU-DESSUS DE LA MÊLÉE». Liluli, Clérambault; le cycle romanesque et révolutionnaire de L'Ame enchantée; la suite du Théâtre de la Révolution; des essais sur Gandhi et sur l'Inde, etc. Le Voyage Intérieur, autobiographie poétique, rassemblant ses souvenirs sur Péguy et renouant avec Claudel.

3.Tendance(s) GENERALE(S) d'après sa vie et son oeuvre:

_Romain Rolland ou le Socialisme humaniste

Romain Rolland, intellectuel de gauche, met sa pensée et son énergie au service d'un idéalisme fervent, il veut démontrer que les génies allemand et français se complètent. Il exerce jusqu'en 1937 une influence sur les courants de pensée pacifistes et révolutionnaires.

Séduit par les destins hors pair, il les étudie dans ses biographies de Michel-Ange, Tolstoï et Gandhi. Il a la passion de la musique, ce langage qui s'élève au-dessus des nations et qui devrait unir les ho mmes. Il contribue à tirer de l'oubli Haendel et analyse la vie et l'oeuvre de Beethoven dans un ouvrage fondamental.

Aussi la musique et les musiciens sont-ils les inspirateurs des dix volumes de son roman-fleuve, Jean-Christophe. Cette vie exaltée d'un jeune musicien rhénan constitue une sorte d'épopée généreuse et supranationale de l'intelligence, de la culture et de l'amour. Vouée «aux âmes libres», elle vise à enseigner «que l'avenir est dans l'unité entre les hommes, une unité dans laquelle les passions et les haines se fondraient dans la paix de la nature».

La figure européenne de Jean-Christophe est un exemple du génie qui, parce qu'il permet de s'élever au-dessus des médiocrités, perçoit avec la même sensibi­lité les douleurs et les joies. Jean-Christophe est un grand livre qu'il faut avoir lu pour y puiser des leçons de courage et de générosité.

L'étude lexicologique (l'explication du vocabulare):

- l'explication générale du mot ou de l'expression,

- l'explication par référence au contexte.

Les notions de lexicologie:

- l 'étymologie: ventredieu! = ventrebleu interjonction (1552; ventre-dieu, XIV e-XV e; de ventre, euphém. pour Dieu) Vx Juron en usage du XVe au XVIIe s.

- l'évolution sémantique,

- la polysémie

- la néologie- 1

- le champ sémantique et le champ lexical: Le champ lexical l'univers de l'homme, la famille,

- la dénotation et la connotation,

- la synonymie et l'antonymie,

- le sens propre et le sens figuré,

- les registres de langue.

La phrase:

- la phrase verbale simple,

- la phrase complexe,

- la période.

Les rythmes de la phrase:

- rythme binaire,

- rythme ternaire,

- l'accumulation,

- la progression,

- l'alternance.

La synecdoque

L'euphémisme

La périphrase

L'antiphrase

Дата добавления: 2015-09-01