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L'archiviste de la Nièvre répond à des questions sur l'organisation administrative de Clamecy au XVIe siècle.

Pour le moment, dressons l'inventaire sommaire de toutes les marchandises dont je suis propriétaire. | Tolérance | Il est sans sa maison comme un corps sans peau. | Les personnages du récit | L'alouette de la chandeleur | Chapitre 1. L'alouette de la chandeleur. | L'auteur | L'oximore | Et nous nous regardions. |


A l'automne, Romain Rolland fait un bref voyage à Clamecy et dans les environs pour réveiller ses souvenirs. Sur place, il note le moindre détail qui attire son attention: "le bruit des fléaux dans les granges", "les galoches". Tout ne sera certes pas repris dans le roman mais formera l'arrière-plan de la création de l'auteur.

Installé à Vevey dans un hôtel, Romain Rolland entame vraiment la rédaction de son travail dès le 28 avril 1913, avec le chapitre "L'alouette de la Chandeleur" dont l'essentiel sera achevé le 9 mai. Puis c'est " La Peste", écrit d'un seul trait du 13 au 17 mai. Romain Rolland se lance dans le travail avec passion.. Les débuts sont difficiles mais bientôt, le 10 mai, il écrit à sa mèrе: " Je suis dans ce nouvel élément, comme s'il avait toujours été le mien... Je t'assure que je n'ai pas besoin de me forcer. J'aurais plutôt besoin de me tenir en bride ".

Quelques jours plus tard, apparaissent en effet de terribles insomnies dues à lа surexcitation. Celles-ci l'obligent à cesser d'écrire et à se soigner mais sans grands résultats. Fin mai, fatigué, un peu découragé, il reprend le travail pour quelques heures journalières et c'est alors qu'il rédige "Belette ". Les autres chapitres suivront tout au long de l'année, certains écrits d'un trait en une semaine ou dix jours, d'autres commencés puis repris après une interruption, le volume dans son ensemble est achevé le 19 avril 1914. Romain Rolland aura donc mis un an pour écrire Colas Breugnon.

Dès juillet 1913, Romain Rolland entretient son éditeur, Alfred Humblot, directeur de la maison Ollendorff, de ses projets de parution. Déjà tous deux

discutent du titre à donner au futur roman. L'auteur penche pour "Petit bonhomme vit encore", car c'est un proverbe de sa région qui exprime l'optimisme et la ténacité du paysan qui arrive à survivre malgré tous ses malheurs. Il propose aussi " Le roi boit " plus accessible aux lecteurs à condition d'ajouter en sous-titre: " Journal de Colas Brugnon ". Humblot préfère d'abord "Le roi boit ". On s'accorde sur " Bonhomme vit encore ou le Calendrier de Colas Brugnon ". En définitive, Humblot, après avoir lu les premiers chapitres du manuscrit, en vient à рréférer tout naturellement le titre " Colas Brugnon " car, dit-il " à un tel livre, il faut un titre court, et cela sonne comme Gargantua... ".

Pendant toute la rédaction du roman, le nom du personnage sera Brugnon, mais pour la commodité, nous continuerons à dire " Breugnon " puisque c'est sous cette forme qu'il est devenu célèbre.

Début février 1914, Romain Rolland apporte le manuscrit à Humblot qui une semaine plus tard envoie une lettre enthousiaste, sûr du succès auprès du public. Il est question de publier l'ouvrage dans une revue avant de le faire paraître en entier. Humblot préfère une publication en volume, car il croit au succès immédiat et pense que la publication préalable dans une revue ne serait d'aucun profit.

De fait, dès l'été 1913, Romain Rolland avait déjà été sollicité par Ernest

Lavisse, pour la Revue de Paris et craignait de mécontenter Lavisse en refusant, alors que celui-ci l'avait toujours soutenu, comme lors de l'attribution du prix de l'Académie française pour Jean-Christophe, le 9 juin 1913. Les pourparlers commencent, mais plusieurs obstacles viennent se présenter: Lavisse à qui le manuscrit a été communiqué ne se hâte pas de le lire ni de donner sa réponse. Il ne répondra que le 11 mars et encore pour demander la possibilité d'une seconde lecture. Il préfère visiblement demander conseil avant de se décider.

Humblot, de plus, prend une initiative malheureuse qui va encore retarder l'affaire: alors que Gillet termine son manuscrit des Morceaux choisis de Romain Rolland, l'éditeur souhaite y faire inclure des extraits de Colas Breugnon étant donné l'importance de ce nouveau volume et son originalité propre. Romain Rolland refuse tout d'abord. Un compromis est trouvé: Gillet publiera un chapitre appendice sur Colas Breugnon, mais sans avoir lu le manuscrit, pour éviter les indiscrétions! Gillet est très lent, accaparé par l'ouverture prochaine du Musée de Châalis dont il est conservateur. On abandonne donc ce projet qui n'était certes pas une bonne idée.

Romain Rolland et Humblot veulent à tout prix conserver l'effet de surprise que produira le nouveau roman. Aussi Rolland se décide-t-il à ne pas publier Colas Breugnon dans la Revue de Paris. Il souhaite seulement, peu de temps avant la parution en volume, donner à cette revue un ou deux chapitres pour piquer la curiosité des lecteurs. On compte le publier début octobre 1914.

De fait, Romain Rolland avait raison de s'inquiéter d'indiscrétions possibles sur le contenu de son nouveau roman, car dès le mois de mai circulent dans Paris des rumeurs sur la "polissonnerie" de l'ouvrage. Louise Cruppi elle-même s'en fait l'écho et s'attire une verte réponse: " Colas Brugnon est le cadet de mes soucis. Il est fait et bien fait... J'ajoute que mon manuscrit a été recopié en entier par mon père, et lu en majeure partie par ma mère et ma sœur. A moins que nous ne soyons une famille de satyres, j'espère que vous êtes rassurée".

Mi-juin, alors que la révision du manuscrit est bientôt terminée, paraît dans Les Lettres un violent pamphlet de René Johannet: " Ainsi parlait Romain Rolland ". Dans une note en bas de page, il écrit: "En corrigeant les épreuves, j'apprends que M. Lavisse aurait refusé le prochain roman de M. Romain Rolland, retenu par lui pour la Revue de Paris. M. Lavisse, affirme-t-on, l'a trouvé un peu osé". Lavisse écrit une lettre indignée et embarrassée à Romain Rolland, expliquant que l'indiscrétion a bien eu lieu au comité de lecture de la Revue de Paris.

Inquiet de voir la cabale s'organiser dès avant la parution du livre, Rolland cherche une parade: Gillet pourrait publier sa préface aux Morceaux choisis dans la Revue de Paris, mais son chapitre épilogue sur Colas Breugnon comporte des inexactitudes, et pour cause, puisqu'il n'a jamais lu le manuscrit! Il faudrait le lui communiquer, pour deux ou trois jours, pour qu'il puisse le parcourir... Mais Gillet écrit à Romain Rolland qu'il n'aura jamais le temps de remanier le chapitre. On décide alors tout simplement de le supprimer. Le manuscrit de Colas Breugnon est à l'impression, Romain Rolland presse Humblot pour que la correction puisse être achevée fin août. Les premières épreuves sont livrées le 30 juillet. Gillet lui-même a terminé. Mais le 30 juillet, c'est la mobilisation générale en Russie, le 1er août la déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie et le 3 août la déclaration de guerre à la France.

Dès les premiers jours de la guerre Colas Breugnon disparaît évidemment des préoccupations de Romain Rolland, bouleversé par la situation tragique de l'Europe: "Je suis accablé, je voudrais être mort. Il est horrible de vivre au milieu de cette humanité démente, et d'assister, impuissant, à la faillite de la civilisation".

De son côté, la Revue de Paris ne paraît pas en septembre-octobre et ne reprend qu'au 1er novembre, avec un éditorial très patriotique d'Ernst Lavisse. Entre - temps. Romain Rolland a publié Au-dessus de la mêlée. Ni l'article de Gillet ni les extraits de Colas Breugnon ne paraîtront et la correspondance entre Lavisse et Romain Rolland est interrompue.

C'est Humblot qui, le 23 octobre, reprend contact avec l'auteur, espérant encore que la guerre se terminera bientôt et demandant si les épreuves de Colas Breugnon vont bientôt être corrigées. La réponse est nette: "Je crois qu'il n'y a pas à songer à Cola Breugnon pour le moment. C'est un livre de victoire française. Attendons-la".

Sept mois plus tard l'éditeur revient à la charge, sous le prétexte que Romain Rolland, attristé par la guerre, pourrait vouloir corriger le livre dans un sens moins optimiste. Prétexte, sans doute, car il laisse percevoir plus loin une des raisons de son insistance: les épreuves ne sont pas corrigées et les caractères typographiques sont donc immobilisés depuis des mois pour ce texte. Romain Rolland accepte de corriger les épreuves qu'Humblot lui a envoyées d'autorité mais se refuse à publier: " Cela détonnerait singulièrement avec la tristesse du temps, et mes bons ennemis, qui sont aujourd'hui légion, ne manqueraient pas d'y voir un ouvrage blasphématoire à la patrie blessée ".

Un premier jeu d'épreuves corrigées part début juillet. Tout le reste de l'année est cependant consacré à la publication des articles de Romain Rolland dans le

recueil qui s'appellera " Au-dessus de la mêlée " et paraîtra le 20 novembre.

Malgré les violentes attaques dont Romain Rolland est victime en raison de son attitude vis-à-vis de la guerre, l'intérêt pour le manuscrit ressurgit peu à peu. De l'étranger viennent des demandes de traduction, en russe, en suédois et en hollandais. L'auteur met un veto absolu à ce que le livre paraisse d'abord à l'étranger: "II est Français, jusqu'aux moelles; et la France doit en avoir 1а primeur". A cet argument de fond s'ajoute un autre, de prudence: en aucun cas il ne faut communiquer les épreuves à un éditeur étranger. Des indiscrétions se produiraient fatalement, la censure pourrait avoir en mains les épreuves envoyées par la poste et les ennemis de Romain Rolland pourraient en avoir connaissance.

Mais en 1916, l'auteur envoie un projet de préface pour l'après-guerre. Le bon à tirer part début juin. Humblot, dont la santé se dégrade et qui se trouve en bulle à des tracasseries, se plaint toujours des difficultés matérielles et financières pour l'impression des livres. Cependant, en novembre 1917, il vendra à la maison suédoise Norstedt les droits de traduction pour Colas Breugnon.

A l'automne 1918, les puissances centrales, usées par le blocus des Alliés, proposent au président américain Wilson un armistice immédiat, les pourparlers traînent en longueur mais la paix s'annonce. Aussi, le 13 octobre, Romain Rolland apprend-il à l'éditeur son intention de voir paraître Colas Breugnon. Humblot, enchanté, voudrait le publier avant la fin de l'année, mais la grippe espagnole le prive d'une partie de son personnel, et les transports, très désorganisés, retardent considérabletnent la livraison du papier.

Alors que le tirage commence, un dernier incident surgit: un certain M. Brugnon vient protester contre l'emploi de son nom et demander que le titre du volume soit changé. Humblot et Romain Rolland passeraient bien outre, mais devant la détermination de Brugnon et des membres de sa famille, dont l'un est avocat à la Cour de cassation et un autre avocat au Conseil d'Etat, ils redoutent une décision de justice qui bloquerait les ouvrages en attendant qu'on plaide sur le fond de l'affaire. Ils acceptent donc un compromis: le livre paraîtra sous le titre de Colas Breugnon tandis que le texte du premier tirage restera inchangé.

La première édition paraît le 21 mars 1919 avec un tirage de 20 000 exemplaires vendu 0,75 franc. Au 30 août on en tire de nouveau 3 000 volumes. En février, on a vendu les droits pour la traduction en espagnol et en hollandais, en mars pour l'italien, en juillet pour l'anglais.

Colas Breugnon est lancé, malgré le silence de la plus grande partie de la presse et les attaques de certains. Humblot se lamente: "Même pour l'insertion d'un cliché annonçant simplement la publication de Colas Breugnon par Romain Rolland, c'est un refus unanime".

Humblot, malade, doit quitter la librairie en avril 1919, remplacé par André Delpeuch. Il meurt l'année suivante, Delpeuch part fonder sa propre maison d'édition. C'est la fin des excellentes relations tissées entre Romain Rolland et son éditeur, durant les difficiles années de la guerre.

Romain Rolland se plaint du peu d'initiative des successeurs au point qu'il songe quelque temps à confier à Crès une édition de luxe illustrée de Colas Breugnon. Supplié par Ollendorff de n'en rien faire, il abandonne ce projet et exige que l'illustration en soit confiée à Gabriel Belot.

Gabriel Belot, de seize ans plus jeune que Romain Rolland, avait commencé comme relieur et avait appris tout seul la peinture et la gravure. Sa correspondance avec Romain Rolland est haute en couleurs, au sens figuré et au sens propre car il agrémentait ses lettres de superbes dessins colorés, et son enthousiasme débordant déteint sur l'écrivain. Tous deux s'amusent à s'appeler mutuellement Colas.

Romain Rolland désire que l'illustration soit un commentaire poétique et humoristique tout au long de l'œuvre. Il conjure Belot de se procurer toutes les cartes postales de Clamecy qu'il pourra: "Vous y trouverez quantité de ravissants motifs et, d'une façon générale, je serais heureux que l'illustration fût imprégnée de l'atmosphère locale ".

L'exigence d'exactitude de Rolland apparaît bien dans une lettre où il commente le projet de page de couverture: "Ne craignez pas de me consulter: comme je suis un vieux Bourguignon qui, depuis l'enfance, ai vécu au milieu des vignes (et de tous les lieux décrits par Colas), je puis vous éviter des erreurs d'imagination, que relèveraient les lecteurs de Bourgogne".

Belot suit d'ailleurs avec beaucoup d'attention les conseils de l'auteur, lui soumettant certaines idées de dessins, lui demandant conseil pour le "nez bourguignon". Belot, sur les conseils de Romain Rolland, fait un séjour à Clamecy où il prend force croquis et se promène dans la petite ville et la campagne.

En novembre 1923, Romain Rolland reçoit les premières épreuves et s'émerveille.Il est ravi. Tout est charmant, l'arc exquis des lignes et des nuances si finement adaptées à la juste place et au sentiment vrai, le mélange d'humour et de grâce poétique, les délicieux paysages... Et cette intention rieuse et musicale qui se glisse entre les pages. Quel plus beau compliment un auteur peut-il faire à son illustrateur?

Le livre se termine sur "l'édition des trois Colas" dont Belot avait eu l'idée. Romain Rolland avait voulu qu'ils fussent représentés ainsi: à gauche, Belot en curé Chamaille, au milieu lui-même en notaire Paillard, comme ses aïeux et, sur la droite, Colas Breugnon. De cette gravure, on tira des cartes postales destinées à la publicité lors de la sortie du livre.

Colas Breugnon a connu de nombreux illustrateurs, dont certains ont parfois un peu trop insisté sur le caractère bon vivant du personnage. Un des plus remarquables est sans doute le russe Evgueni Kibrik qui réalisa une édition en 1935 et qui put montrer ses dessins à Romain Rolland, alors en voyage en Union soviétique. Celui-ci les apprécia.

Ainsi le roman («Colas Breugnon», 1914-1918) écrit la veille de la première guerre mondiale dans l'atmosphère de la propagande officielle du nationalisme et du chauvinisme n'apparaît dans le monde qu'après la conclusion de la paix et le retour de R. Rolland en France de son émigration suisse. Selon l'idée de l'auteur le livre a été conçu dès le début comme une histoire à la «bonne française, qui rit de la vie, parce qi'il la trouve bonne et qu'il se porte bien». A l'avertissement de 1914 R. Rolland ajoute en 1918 la seconde «Préface d'après - guerre», où il exprime la satisfaction du fait que la sanglante épopée à laquelle les petits-fils de Colas viennent d’être les héros et les victimes, et qui s'est chargée de prouver au monde que «Bonhomme vit encore». Ce proverbe français mis en épigraphe au roman souligne son idée principale: le peuple, l'homme du peuple sont indestructibles. Ce n'est pas par hasard que le roman attire tellement A.M. Gorki qui a vu en lui «le livre d'une foi irrésistible et courageuse dans l'être proche à lui – l'homme français».

Le roman fait une partie importante de l'oeuvre de R. Rolland. L'écrivain corrigeait ses épreuves en même temps que celles du recueil antibelliciste «Au dessus de la mêlée». D'autre part, selon les dits de R. Rolland, Colas Breugnon est une réaction contre la contrainte de dix ans dans l'armure de Jean-Christophe. Le grand musicien qui avait cherché péniblement la voie vers la compréhension avec les gens simples et mourant dans la solitude, cède sa place au sculpteur, tailleur de bois qui n'a à résoudre le problème du caractère national de l'art, parce que lui-même il fait partie de ce peuple, créateur des oeuvres aussi beaux qu'utiles-des meubles sculptés, des décorations des maisons et des cathédrales. Les artistes pareils sonts appelés «artistes des arts appliqués» et cet intellectuel issu du peuple prédit l'apparition dans l'oeuvre de R. Rolland des personnages de “l'Ame enchantée».

Ses traits essentiels sont la beauté de la nature, la joie de pouvoir bien manger et boire, faire le carnaval, la fête de la chair. Ses formes sont exagérées d’une manière grotesque, comme c’est fait dans le roman de Rabelais. Rolland partage tout d’abord la vision saine du monde de Rabelais ce qui est nommé normalement par le “ pantagruélisme ”. Mais si le siècle de Rabelais avait besoin de géants lui-même et la méthode de l’auteur de “Gargantua et Pantagruel” était la découverte de cette époque, Rolland use l’oeuvre de Rablais comme une source. Rabelais nous est rappelé par les citations directes et indirectes qui font partie du discours de Colas, les scènes du festin et la langue du roman elle-même, les célèbres chaînes de mots rablésiennes. Voilà, par exemple, avec quelle admiration Breugnon parle de son travail qu’il aime tant: «Qu'il est plaisant de se trouver, son outil dans les mains, devant son étable, sciant, coupant, rabotant, rognant, chantournant, chevillant, limant, tripotant, triturant la matière belle et ferme...» («Как хорошо стоять с инструментом в руках у верстака, пилить, строгать, сверлить, тесать, колоть, долбить, скоблить, дробить, крошить... «чудесное крепкое вещество» дерева...»).

Il n’est pas difficile de voir que le traducteur russe M. Lozinski soit un vrai “ rival ”de l’auteur. Il surmonte avec brio la tâche extrêmement difficile de transmettre en russe les proverbes et les saillies bouffonnes dont le livre de Rolland regorge; il trouve le style qui convient le plus – le vers libre: «Слава тебе, Мартын святой! В делах застой. Не к чему и надсаживаться».

Qu'appelle-t-on le vers libre?- Au milieu du XIXe siècle, les poètes s'affranchissent des règles et créent leurs propres formes poétiques. Le poète n'obéït plus à un métré établi et c'est souvent au lecteur de déternniner le rythme du poème. Les rîmes ne sont plus systématiques. Elles sont souvent remplacées par des assonances en fin de vers qui peuvent être soutenues par un réseau assez dense d'allitérations et d'assonances.

La lune noie la nuit

Force reste pourtant aux preuves de vie (Éluard).

 

Employé largement dans les saillies bouffonnes, les invitations de foire et les inscriptions sous les chromos, le vers libre s’est répandu largement grâce aux contes de A. Pouchkine. C’est grâce à Lozinski que «Colas Breugnon» fait partie de la littérature russe comme une “parole sonnante ”. Le roman “Colas Breugnon” vaut mieux lire à haute voix. L’oeuvre de Rolland a encore un promoteur en Russie, c’est le peintre E. Kibrik, auteur des lithographies. Rolland a hautement apprécié l’image de Beulette créée par le peintre, cette espèce de “Joconde campagnarde”. Les lithographies de Kibrik sont devenues des illustrations classiques de ce roman.

De toutes les œuvres de Romain Rolland, Colas Breugnon reste unique en son genre. Les innombrables éditions de tous pays montrent que ce Bourguignon a vécu une très longue aventure. Après Jean-Christophe, c'est l'œuvre la plus répandue de Romain Rolland. Elle a été traduite en 34 langues. On trouve même une traduction du chapitre "Belette" en tchouvache, langue d'Asie centrale et en iranien, publié à Téhéran en 1985. La langue de ce roman est pourtant extrêmement difficile à traduire. Sans doute est- ce le personnage, frondeur sceptique et heureux de vivre malgré toutes ses peines, qui séduit les lecteurs:


Дата добавления: 2015-09-01; просмотров: 67 | Нарушение авторских прав


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Editeur le 21 mars 1919 Alfred Humblot, directeur de la maison Ollendorff| Quot;Bonhomme vit encore"!

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