|
Publié le 22/01/2012 à 16:59 par lesgrandsdiscoursTags: fantastique poésie afrique littérature textesociété femmes monde histoire france backgroundfemme image extrait element homme
A présent, nous allons parler d'autres discours, que nous avons choisi de classer par thématiques.
Dans un premier temps, nous allons parler de discours qui marquent les Hommesdans un contexte de crise et de guerre comme ce fut le cas de l’appel du 18 Juin 1940.
Nous sommes le 13 mai 1940, début de la Seconde Guerre Mondiale; Winston Churchill se présente devant les députés anglais, à la chambre des communes, pour y présenter sa future action gouvernementale.
Empruntant une formule adressée par le nationaliste Italien Giuseppe Garibaldi à ses Chemises rouges en 1849, Winston Churchill lance à l'adresse de députés et de ses concitoyens: "Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur". La réaction des députés ne se fait pas attendre: ils font une ovation au nouveau Premier Ministre, dont la rhétorique, qui sera récompensée en 1953 par le Prix Nobel de Littérature, allait donner aux Anglais le courage de résister aux seuls assauts et bombardements nazis durant plus d'un an, avant de recevoir le soutien des Etats-Unis.
La vidéo ci-dessous est un extrait de ce discours, où Churchill prononce les paroles qui ont traversées les décennies.
De nombreux discours furent, de la même façon que "Ich Bin Ein Berliner",symboliques et emblématiques.
Le discours de Fulton, prononcé au Westminster College de Fulton (Missouri) par Winston Churchill, le 5 mars 1946, est souvent considéré comme la première manifestation officielle de la guerre froide.
Le discours était axé sur la nécessité d'une alliance entre Britanniques et Américains et sur l'urgence d’engager des négociations pour prévenir la guerre et la tyrannie qu'engendrerait une poursuite de l'expansionnisme soviétique.
Au début de l’année 1946, l’ouverture d’un conflit était inévitable. A Fulton, Churchill a ainsi qualifié la politique de Staline:«De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l'Adriatique, un rideau de fer s'est abattu sur le continent».
Churchill, qui était alors Premier ministre du Royaume-Uni, est intervenu à Fulton en présence du président américain, Harry Truman, qui n'a pas désavoué ses mots. Peu de temps après, les autres dirigeants occidentaux ont repris la rhétorique de Churchill.
Dans son discours, Churchill a comparé l'URSS au nazisme allemand. Bien entendu, l'ancien Premier ministre britannique n’a utiliséque des métaphores pour adoucir l'effet de la comparaison.Staline a tout de suite réagi. Moins de deux semaines après le discours de Fulton, le dirigeant soviétique a déclaré dans une interview à Pravda que«les nations ont versé leur sang pendant les cinq années de cette guerre cruelle pour la liberté et l'indépendance de leurs pays et non pas pour remplacer la dominance des Hitler par la dominance des Churchill».
Winston Churchill
Nous pouvons également classer certains discours comme étant polémiques, et ayant suscité l'incompréhension de la part des auditeurs.
Charles de Gaulle, alors qu'il est Président de la République Française, prononce des mots qui furent entendu d'une oreille interrogatrice: "Vive le Québec Libre", à la fin d'un discours à Montréal le 24 Juillet 1967. Celui-ci déclencha une grave crise politique entre le Canada et la France car il semblait démontrer le soutien du président français aux indépendantistes québécois dont le parti, avait justement pour slogan "Vive le Québec Libre". Incidemment, cet évènement fit connaître le Québec à travers le monde entier.
D'autres discours, également remarquables, eurent une grande portée.
Le discours de J.F Kennedy est sans doute le plus évident. Lors d'un discours d'acceptation de l'investiture à la Convention du parti démocrate, le 15 Juillet 1960, celui-ci emploie le terme de "Nouvelle Frontière" (New Frontier).
D'après le programme de Kennedy, il fallait stimuler l'économie, fournir une aide internationale, fournir plus de moyen à la défense nationale, développer la Nasa et lutter contre la ségrégation des populations noires. La politique de la Nouvelle Frontière s'inscrit dans le progressisme afin d'éviter au pays de se trouver dans une situation d'isolationnisme. Ce discours témoigne d'une portée fantastique, les "New Frontier Awards" en sont la preuve. Ce prix est attribué chaque année à des américains de moins de 40 ans pour leur contribution au service public.
John Fitzgerald Kennedy.
Prenons à présent un terrible exemple mais très instructif, Adolph Hitler. Né le 20 avril 1889 en Autriche, le fondateur du nazisme est également un grand orateur maîtrisant une rhétorique particulière et efficace, comme le montrent beaucoup de ses discours, en particulier celui qu'il prononce en Février 1933, à l'aube de la mise en place du régime nazi.
Comme le dit Ian Kershaw, historien britannique connu pour ses travaux sur Adolph Hitler et le nazisme:"Il sait créer jusqu'à l'extase parmi ses auditeurs. Hitler maîtrise phrasé et rythmique, il commence par observer le silence pour créer une tension, puis entreprend son discours d'un ton hésitant qui devient plus harmonieux jusqu'à ce qu'éclatent les premiers staccatos de phrases hachées, hurlées, que suivent des rallentandos calculés afin de souligner un point important, le tout appuyé par un jeu de mains qui va crescendo au fur et à mesure que le discours s'emballe".
Voici une vidéo illustrant parfaitement les propos de Kershaw:
Malgré les actes ignobles dont il est l'auteur, Hitler était un homme détenteur d'un charisme exceptionnel et possesseur d'un talent oratoire certain.
Prêtons à présent une plus particulière attention à des discours, ou plutôt à des personnages qui marquent de grands changements de société. Il est inévitable de citerMohandas Karamchand Gandhi, né le 2 octobre 1869 est un dirigeant politique, important guide spirituel de l'Inde et du mouvement pour l'indépendance de ce pays. On l'associe aujourd'hui à la "non violence" et on parle de lui comme un Homme qui a fait progresser l'humanité vers la sagesse.
Mahatma Gandhi
Il est l'auteur de plusieurs discours, dont un où il fait l'apologie de la non-violence le 30 décembre 1931 à Genève dans lequel il dit notamment que "la loi de la jungle ne convient pas aux Hommes".
D'une manière similaire, Nelson Mandela est connu pour sa lutte contre le système politique de l'Apartheid. Notamment détenteur du prix Nobel de la paix qu'il reçut en 1993, Mandela est l'auteur de nombreux discours engagés. Prenons l'exemple du discours d'investiture prononcé le 10 mai 1994, que nous pourrions appeler Le temps est venu de panser nos blessures.
Victime la plus symbolique de l'Apartheid, ce discours est une grande avancée, et rempli de mots d'une force extraordinaire, de la part d'un homme qui a tant vécu. Aujourd'hui, il demeure une personnalité mondialement écoutée au sujet des droits de l'Homme et est associé à une Afrique du Sud multiraciale et démocratique.
Nelson Mandela.
Enfin, alors que nous ne parlons que d'hommes, il faut également préciser que de nombreuses femmes se sont battues pour des causes d'une importance égale, prenons l'exemple de Simone Veil.
Née le 13 juillet 1927 à Nice, cette rescapée de la Shoah entre dans la magistrature comme haut fonctionnaire jusqu'à sa nomination comme ministre de la santé en mai 1974. A ce poste, elle fait adopter la "Loi Veil", promulguée le 17 janvier 1975, qui dépénalise le recours par une femme à l'interruption volontaire de grossesse.
C'est le 26 Novembre 1974 que commence la bataille parlementaire la plus passionnelle de notre histoire. A 16 heures, Simone Veil monte à la tribune de l'Assemblée nationale pour défendre son projet de loi autorisant l'avortement. Elle se trouve donc face à une Assemblée d'hommes hostiles, et pendant 3 jours et 2 nuits, elle affronte 74 orateurs, endure les diatribes les plus enflammées, subit jusqu'aux accusations ignobles de racisme nazi ou d'eugénisme, elle, déportée à Auschwitz. Mais Simone Veil tient tête, et le matin du 29 Novembre 1974, après 25 heures de débat et de tumulte, la loi sur l'interruption volontaire de grossesse en enfin votée par 284 vois contre 189; mettant fin à des siècles d'interdits et à des décennies d'hypocrisie.
Simone Veil.
Concluons cette partie par l'énonciation d'un très beau discours, qui a marqué les populations de par sa sincérité et sa force, mais pas seulement celle du texte, mais également celle de l'Homme. Nous parlons bien évidemment du discours d'André Malraux à propos de Jean Moulin.
Né à Paris, Georges André Malraux est un écrivain, homme d'action, homme politique et intellectuel français, notamment prix Goncourt en 1933 pour La condition Humaine. Mais Malraux ne se démarque pas que pour son talent d'écrivain, il possède également un réel talent d'orateur. Auteur de très nombreux discours en tant que ministre de la Culture sous Charles de Gaulle dans les années 60, il faut discerner parmi eux le "Discours du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon", le 19 décembre 1964.
Malraux réalise dans ce discours une prouesse merveilleuse mêlant poésie et discours politique. Comme nous pouvons l'entendre sur la vidéo, Malraux possède une voix particulière, très cérémonieuse et qui traduit un profond respect et une profonde admiration envers le résistant. Malraux fait de l'homme le symbole de l'héroïsme français. Ses paroles légendaires furent suivies de façon magistrale et grandiose par "le chant des partisans" interprété par une grande chorale, devant le Panthéon. Aujourd'hui, ce discours fait partie des plus grands discours de la République Française.
Voici un extrait de ce discours, malheureusement nous sommes dans l'impossibilité de vous le présenter en entier, car le site de l'Ina détient les droits.
Ecrire un commentaire1 commentaireJ'aime 2
Дата добавления: 2015-11-16; просмотров: 73 | Нарушение авторских прав
<== предыдущая страница | | | следующая страница ==> |
L'abolition de la peine de mort, un combat sans enjeux ? | | | Barack Obama face à Martin Luther King. |