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Publié le 22/01/2012 à 15:53 par lesgrandsdiscoursTags: lecture message monde nuit vie homme textebonne
Ce document est un discours du président américain John Fitzgerald Kennedy, élu en 1960.
Il adresse, en juin 1963, depuis l’hôtel de ville de Berlin Ouest, sur la place de Rudolf Wilde, un message de solidarité aux Berlinois de l’ouest séparés des quartiers orientaux par le mur construit en Août 1961.
En effet, Berlin-Ouest était enclavée dans les territoires communistes de la RDA et le mur de Berlin séparait la ville en deux depuis presque deux ans. Bâti en plein Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961, ce mur séparait physiquement la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest.
Après la chute du bloc communiste, le mur de Berlin sera ouvert le 9 novembre 1989, et démantelé définitivement après la réunification des deux Allemagne le 3 octobre 1990.
Le 26 juin 1963, John F. Kennedy se rend à Berlin-Ouest, moins de deux ans après la construction du Mur. Ce discours avait pour but de montrer le soutien des États-Unis aux habitants de l'Allemagne de l'Ouest, et notamment aux Berlinois.
La visite de Kennedy à Berlin se situe à un moment clef de la recherche d'un nouvel équilibre entre les blocs, notamment dans le domaine du nucléaire: la crise des fusées de Cuba est passée, des accords sont en vue quant à la limitation puis à l'interdiction des essais atomiques dans l'atmosphère.
Mais pour les Américains aussi il faut marquer le terrain de manière offensive. La venue en Europe d’un Kennedy soucieux de consolider ses liens avec ses alliés politiques est un premier indicateur contextuel; le second est le discours même, qui adopte la forme d’une démonstration destinée à fonder un rapport d’identité entre Berlin-Ouest, Kennedy et l’idée de liberté.
Kennedy, président des Etats-Unis, présente la guerre froide comme son prédécesseur Truman: une guerre opposant le monde libre au monde asservi par la dictature communiste.
Depuis 1947, les Etats-Unis sont à la tête du bloc occidental. D’après Kennedy, le modèle soviétique est «en faillite» car les communistes ont besoin «d’ériger un mur» afin d’empêcher la fuite de leur population.
Kennedy présente le système communiste comme d’essence antidémocratique.Lorsqu’il parle d’une démocratie imparfaite, Kennedy fait explicitement référence aux fortes inégalités sociales dont est victime une grande partie de la population états-unienne, mais aussi aux discriminations raciales dont pâtissent les noirs aux Etats-Unis qui notamment dans les états du sud vivent encore sous le régime d’ «égaux mais séparés».
A travers cette succession de remarques sur la condition humaine(«offence à l’humanité»; «un Allemand sur 4 sera privé du droit élémentaire des hommes libres»; «La liberté est indivisible, et tant qu’un seul homme sera en esclavage…») Kennedy entend signifier que les espérances des différents peuples, soumis aux mêmes nécessités, se rejoignent, et le succès de ces quelques phrases provient certainement du fait qu’elles peuvent se passer du contexte de la guerre froide pour faire entendre leur message.
Kennedy utilise dans une partie de son texte procédés de répétition, et également le procédé de l'anaphore. Lorsqu'il met en parralèlle les rumeurs et les croyances du communisme, et la situation de Berlin, Kennedy reprend le mot «communisme» 3 fois, et sont suivis de l'expression «Qu'elles viennent donc à Berlin».
L'utilisation de ce procédé traduit l'importance pour le président Américain, de faire connaître dans le monde la situation précise de Berlin, et des conditions de vie des populations.
Le discours de Kennedy est basé sur l'opposition biblique,et présente une vision manichéenne du monde (bien contre le mal). Le mal étant l' URSS et le bien les Etats-Unis, ce discour est une propagande pour les USA et leur démocratie.
Le président américain utilise volontairement un vocabulaire simple et adapté aux populations, même les moins éduqué. Il utilise un vocabulaire péjoratif qu'il associe au communisme et donc à l'URSS:
" La faillitte du système communisme"; " Cette faillite visible aux yeux du monde entier".
A l'inverse, en il approprie à la démocratie Américaine, les champs lexicaux de la liberté, et de l'espoir. En effet, les mot " libre" et "liberté" sont repris 13 fois par le président Américain, et 4 fois le mot " paix". Ainsi que des expressions faisant référence à l'espoir:
" L'esprit combattant de Berlin-Ouest"; " L'espoir et la détermination qui est celle de Berlin-Ouest".
Ainsi, les populations peuvent facilement comprendre que le bien doit triompher, ce qui apporte un soutient pour les USA. Soutient indispensable pendant la guerre froide, d'ou son nom, pas d'arme mais un combat dans les mentalités et combat des idéologies (capitalisme contre le communisme).
Par sa dernière phrase, nul doute que nous ayons affaire à une métaphore: Kennedy signifie à la foule non pas qu’il est berlinois (il ne dit pas «Ich bin berliner»), mais qu’il est «un» Berlinois; la présence de l’article indéfini «ein» rend la phrase maladroite (voire fausse du point de vue de son contenu descriptif) si on cherche à la comprendre littéralement, mais tout à fait recevable si on entend lui donner une lecture figurée.
Être berlinois à la manière de Kennedy, ce n’est pas être détenteur d’un passeport allemand; c’est être partisan de la paix et du progrès de la liberté. Ce n’est pas sur la signification de «Berliner» que l’on s’appuie pour déterminer le sens de cette phrase, mais exclusivement sur des données fournies par le contexte.
Par cette dernière phrase, JFK ne veut pas dire qu'il se sent berlinois mais que les Berlinois étant les symboles de la liberté face à la prison communiste, il est fier, étant lui-même un homme libre, de se dire Berlinois, tout comme 2000 ans plus tôt, les hommes étaient fiers de se dire Romains (Civis Romanus sum).
Discours de John Kennedy à Berlin en 1963.
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