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L'évolution sémantique des unités lexicales 8 страница

Ainsi le pronom latin omnis à la forme du datif pluriel omnibus a pris dans la langue française le sens de «voiture pour tous». Plus tard ce sens s'est concentré uniquement dans la désinence -bus qui avec cette valeur nouvelle s'est ajoutée à un autre élément latin auto- et a formé autobus avec le sens de «voiture automobile pour tous». Dès ce mo­ment l'ancienne désinence -bus a acquis la valeur d'un élément forma­teur. Parmi les formations récentes avec cet élément signalons aérobus, électrobits, bibliobus. Le suffixe populaire -pin que l'on trouve dans auverpin - «auvergnois» est apparu par une voie analogue; il s'est dégagé des mots tels que calepin, clampin. C'est à la suite de la décom­position que sont apparus les suffixes -tron, -on (de électron), -rama (de panorama).

Signalons encore un processus morphologique appelé «recomposi­tion» - «переразложение» dans la linguistique russe, et qui consiste en ce que la répartition des éléments formateurs devient autre qu'elle ne l'était originairement. L'étymologie nous fait connaître que vilenie dérive de vi­lain. Cependant dans le français d'aujourd'hui «une vilenie» n'est rien autre qu" «un acte vil»; donc, il serait plus juste de dégager le suffixe -enie et non plus -ie. Le suffixe -erie qui a formé les mots populaires mairerie, jalouserie est aussi le résultat de la recomposition de la structure formative des mots du type de chevalerie; au lieu d'être décomposé en chevaler-ie on l'a interprété comme cheval-erie.

Ainsi, vu à travers l'histoire et à l'état présent, le même mot peut offrir un décalage quant à sa structure formative. Au cours du temps un mot qui a été réellement créé peut se simplifier et, inversement, un mot qui était simple laisse parfois entrevoir une structure complexe.

La séparation de ces deux plans nécessite une séparation terminologi­que. Il serait juste de distinguer dans la perspective diachronique les mots créés et non-créés et dans la perspective synchronique les mots construits et non-construits.

Les mots créés le sont effectivement d'après les modèles de formation propres à une langue à des époques différentes. Parmi les mots non-créés il faudrait ranger ceux du fonds primitif (pour le français ce seront les mots du latin populaire, les mots d'origine celtique et germanique qui ont servi de base au développement ultérieur de son vocabulaire) et les em­prunts faits aux autres langues.

Les mots construits ne sont pas nécessairement créés, il suffit qu'ils aient une structure conforme à un modèle de formation vivant à une épo­que donnée (éventuellement à l'époque actuelle). L'analyse formative des mots effectuée sur les plans différents fait voir avec évidence qu'un mot historiquement créé peut être non-construit à l'heure actuelle, et. au con­traire, un mot non-créé doit être traité à présent de construit. Le français contemporain compte un grand nombre de mots construits parmi les em­prunts, ce qui est dû à la similitude de leur structure formative avec celle des mots de souche française: ainsi éducation, énumération, égalité, do­cilité, légionnaire pris au latin, cavalerie, chevaleresque venus de l'ita­lien ou embarcation de l'espagnol se laissent interpréter comme des suffixes et sont, par conséquent, construits.

II n'en reste pas moins vrai qu'une grande partie des emprunts à structure complexe dans la langue d'origine se prête difficilement à l`ana­lyse en français. Tels sont les anglicismes cocktail, drugstore. «magasin où l'on vend divers produits», check-up - «examen médical complet» qui se rangent parmi les mots non-constmits en raison de leur structure formative insolite, foncièrement différente de celle des mots français. Donc. en procédant à l'analyse fomiative il est important de faire la distinction entre le plan diachronique et le plan synchronique.

L'analyse fomiative peut être malaisée du fait qu'il n'y a pas de limi­te strictes entre les divers procédés de formation. Ceci est surtout vrai pour la distinction entre certaines formations affixales et composées ce qui explique les hésitations que suscite l'interprétation de cas tels que sous-extimer, maladroit qui, dans les ouvrages différents sont présentés tantôt comme des mots composés, tantôt comme des affixés.

Selon l'opinion de certains linguistes russes un mot construit est com­posé si ses éléments constitutifs se laissent ramener à un groupe de mots significatifs. En effet, tire-bouchon est bien un mot composé puisqu' il peut être défini comme «un objet servant à tirer un bouchon»; par contre. chênaie, ne pouvant être transformé en un groupe de mots, est un dérivé affixal

Envisagées sous cet angle les formations du type sous-estimer ou du type maladroit doivent être classées parmi les mots affixés. précisément, les préfixés, alors que maltraiter (= traiter mal qn) et sous-vêtement (= vêtement porté sous un autre vêtement) sont des composés.

Lorsqu'on procède à l'analyse formative du mot on doittcnir compte de l'existence en français contemporain de deux bases essentielles de for­mation qualifiées conventionnellement de «populaire» et de «savante». La formation populaire se fait à partir de vocables de souche française (richesse < riche, encadrer < cadre). La formation savante fait appel aux mots ou radicaux latins ou grecs qui servent de bases formatives aux mots français (oculaire, oculiste < du lat.: oculus - «œil»: hépatite, hépati­que, hépatologie < du gr.: hêpar. hêpatos - «foie».)

Il est souvent impossible dans le français contemporain de ramener les mots de formation savante à un mot générateur indépendant. Alors leurs éléments constitutifs se dégagent uniquement les uns par rapport aux autres. Il en est ainsi pour bellicisme, belliciste, belliqueux dont l'élément belli- n'apparaît qu'à l'intérieur d'un mot et n'existe pas par lui-même Même dans le cas où la famille de mots de formation savante trouve un appui sémantique dans un mot étymologiquement apparenté de souche française la dissemblance formelle des premiers avec le dernier ne permet pas toujours d'établir une filiation entre eux dans la synchronie

Ainsi oculaire, oculiste ne sauraient être analysés en fonction de œil. de imême que lecture, lecteur à partir de lire. Les mots lecture, d'une part, et lire, de l'autre, tout comme oculiste et œil font partie de familles for-matives différentes quoique sémantiquement associées. Cette séparation formelle de mots sémantiquement apparentés et qui demeure souvent lors­que ces mots remontent à la même source étymologique est considérée d'ordinaire comme un obstacle à l'analyse des mots en éléments forma­teurs. Pourtant le démembrement des mots de formation savante ne sus­cite pas de grandes difficultés à condition d'assigner aux bases formatives liées les mêmes droits qu'aux bases formatives libres.

En effet, les mots de formation savante se prêtent facilement à l'ana­lyse s'ils constituent dans le vocabulaire du français moderne une famille de mots bien nette'(cf.: aqueux, aquatique, aqueduc, aquarium emprun­tés au latin et complétés par aquarelle venu de l'italien).

Signalons toutefois que la nature de certains éléments formateurs liés, d'origine latine et grecque, suscite des discussions: ils sont tantôt traités de bases formatives (éventuellement d'éléments de mots composés) et tantôt d'affixes. On peut affirmer que ceuxd'entre eux qui constituent des séries de nombreuses formations et dont la position initiale ou finale est de rigueur se rapprochent par leur fonctionnement des affixés jusqu'à s'identifier avec eux. Ainsi, nous avons qualifié -logue de suffixe et hyper-, super- de pré­fixes étant donné leur fréquence, leur position stable à F intérieur des mots et leur sens quasi catégoriel (cf. aux éléments naut- / -na-ute, hydr- / -hydre qui, vu leur position alternative, doivent être qualifiés de bases for­matives: nautique, nautile, nautisme / aéronaute, aquanaute, cosmo­naute: hyc/rique, hydrophile, hydrophobe / anhydre, clepshydre).

Non seulement les éléments formateurs de type différent - bases for­matives et affixés - prêtent parfois à confusion, mais ces derniers ne sont pas toujours nettement séparables des mots indépendants. Nous avons déjà constaté que la démarcation entre mots composés et groupes de mots sou­levait un problème. Un problème analogue se pose pour certaines formes qui étant des mots, d'une part, acquièrent des traits propres aux affixés, de l'autre. Il en est ainsi de -clé,

-pilote, -fleuve, (-)pirate dans concept-clé, mot-clé, position-clé, question-clé, homme-clé, témoin-clé; classe-pilo­te, ferme-pilote, industrie-pilote; roman-fleuve, discours-fleuve, rapport-fleuve: édition-pirate, émission-pirate, entreprise-pirate. En raison de leur signification généralisante qui les éloigne de leurs prototypes, leur faculté de former des séries ouvertes de formations analogues, ces élé­ments semblent s'apparenter aux suffixes parleur fonctionnement. J. Dubois a rangé sans restriction les éléments -clé et -pilote et certains autres parmi les suffixes (voir dans: [32, p. 71]).

II est à noter qu'il reste encore fort à faire pour mettre au point les principes de l'analyse fonnative.

§ 52. Les limites linguistiques de la formation des mots. L'exa­men des divers procédés de formation nous'permet de constater la grande productivité de certains d'entre eux à côté de la faible productivité ou l'improductivité totale des autres.

Des procédés fort productifs à une époque éloignée ont perdu plus tard leur faculté créatrice. Cependant à l'époque où ils étaient en pleine vigueur ils ont servi à former des dérivés dont beaucoup sont devenus d'un emploi commun. Ces dérivés anciens se sont si profondément in­crustés dans le vocabulaire de la langue française qu'ils sont parvenus jusqu'à nous sans être évincés, ni même souvent concurrencés par des dérivés créés sur des modèles de formation plus récents. En effet, la lan­gue a conservé comparaison et faiblesse sans se laisser imposer compa­ rution, faiblité qui auraient pu être formés.

Certains éléments formateurs, jadis productifs, ont été évincés par leurs rivaux plus favorisés. C'est ainsi que les suffixes -aison, -ie ont été supplantés par -ation, -erie.

La productivité des procédés de fonnation. même les plus féconds, peut être limitée par l'emploi plus ou moins restreint des mots créés par ces procédés. Tel est le cas du suffixe -âge conférant l'idée de l'action et servant à créer à l'heure actuelle surtout des ternies techniques. La pro­ductivité du suffixe -ation se borne aujourd'hui presque exclusivement à la formation de termes à valeur sociale et politique.

Toutefois la productivité d'un élément formateur peut être entravée non seulement par des facteurs intralinguistiques, mais aussi bien par des facteurs extralinguistiques. La quantité des dérivés avec -ite désignant la perturbation d'un organe à la suite d'une inflammation (bronchite, cysti­te, sinusite) est limitée surtout pour des causes extérieures à la langue. Il en est de même pour le suffixe -aie dont le nombre des dérivés (chênaie, cerisaie) ne peut dépasser le nombre d'arbres et de fruits existants.

 

CHAPITRE III


Дата добавления: 2015-12-08; просмотров: 92 | Нарушение авторских прав



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