Студопедия
Случайная страница | ТОМ-1 | ТОМ-2 | ТОМ-3
АвтомобилиАстрономияБиологияГеографияДом и садДругие языкиДругоеИнформатика
ИсторияКультураЛитератураЛогикаМатематикаМедицинаМеталлургияМеханика
ОбразованиеОхрана трудаПедагогикаПолитикаПравоПсихологияРелигияРиторика
СоциологияСпортСтроительствоТехнологияТуризмФизикаФилософияФинансы
ХимияЧерчениеЭкологияЭкономикаЭлектроника

Deux monosyllabes

Un seul monosyllabe

Pour étudier pratiquement son fonctionnement, dressons la liste des monosyllabes, suivis d'exemples, dans l'ordre où leurs chances de tomber vont en se réduisant.

je j pourrai vous le donner
  j n'ai pas compris
  j t'écrirai après
  j vais le voir à l'instant
  j m'en vais immédiatement
ce, se c tableau ne vaut pas gros
  s passe-t-il de tout
  c goût-là n’est pas le mien
  c n'est pas du tout ça
  s fait-il comprendre
le l pari est gagné
  l comprenez-vous
  l dentiste vous attend
  l jeu va commencer
  l nouveau venu est là
ne n pouvez—vous pas passer
  n m'en parlez pas
  n l'oubliez pas
me m quittez-vous
  m diras-tu ce que tu sais
  m répondras-tu
de de qui parlez-vous
  de mieux en mieux
  de chez qui viens-tu
te te prépares-tu déjà
  te souviens-tu de lui
  te renverra-t-on
que que pensez-vous
  que nous rapportez-vous
  que c'est loin

 

Le débit. La vitesse à laquelle on parle a une grosse influence sur l'omission ou le maintin des E: à un débit particulièrement rapide, tous les E ci-dessus peuvent s’omettre; à un débit particulièrement lent, tous peuvent se maintenir. En d'autres termes, l’E en monosyllabes est fort instable. Mais les débits excessifs dépendent soit d'habi­tudes particulières de langage, soit de conditions affectives dont nous ne nous occupons pas ici. Occupons-nous seulement du langage le plus naturel des gens cultivés - non pas ce qu’ils disent qu'il faut dire, mais ce qu'on les entend dire quand ils ne s'observent pas.

 

Degré de stabilité. La prononciation des exemples ci-dessus corres­pond à des conditions normales de conversation, dans le langage vivant des gens cultivés, en dehors de toute influence affective. JE se maintient le plus rarement, QUE le plus fréquemment, et entre les deux la gradation est continue, avec DE comme centre d'équilibre.S’il fallait donner des chiffres, nous dirons que: JE, SE, CE s'omettent les 9/10 du temps; LE les ¾; NE, ME les 2/2; DE la moitié; et que TE, QUE se maintiennent les 2/3 du temps. Mais, bien que basées sur des années d'observation, ces proportions restent fort subjectives.

 

Articulation. Pour acquérir des habitudes de langage bien françaises, nous conseillons de travailler les phrases ci—dessus en omettant l'E de JE, CE, SE, LE, NE, ME et en maintenant celui de DE, TE, QUE (nous le maintenons dana DE parce que pour un étranger il vaut mieux en pro­noncer trop qu'en omettre trop). Pour omettre les E sans heurt, deux conseils très importants:

1. Faire porter le maximum de tension musculaire sur la seconde consonne (celle du mot qui suit le monosyllabe) et passer sans effort sur la consonne du monosyllabe

2. Pour les monosyllabes dont la consonne est sonore, faire vibrer les corges vocales dès le début de la consonne. Le français fait entendre le bourdonnement du voisement pendnat la mise en place des organes, ce qui donne 1’impression auditive que le bourdonnement précède la consonne.

 

Discussion. Nous avons vu que le facteur psychologique réside dans l’attraction de la position initiale. Au début de la liste d'exemples, cette position revient à la syllabe stable, puis de moins en moins en descendant les exemples. A la fin, TE et QUE l'emporte sur la syllabe stable, et s'instalent à la position initiale. D'où vient cette gradation? Cherchons-la dans le facteur mécanique de la nature des consonnes.

L'ordre de nos exemples n'est exactement ni celui des apertures consonantiques décroissantes, ni celui des forces d'articulation consonantiques décroissantes. Pour l'aperture cet ordre serait: le je ce-se ne me de te que. Pour la force d'articulation cet ordre serait: je ce-se ne me de le te que. Combinons ces deux listes en plaçant LE à mi-chemin entre les deux positions et nous obtenons l'ordre de nos phrases: je ce-se le ne me de te que - ordre qui combine les deux facteurs mécaniques de l'aperture et de la force d'articulation. On pourra donc dire: Quand un seul monosyllabe en E instable commence la phrase, il tend à perdre son E, mais d'autant moins que sa consonne est plus forte - fermée. Pour qu'il cesse de perdre son E, il faut que sa consonne ait le degré maximal de force—fermeture. Autrement dit, pour vaincre le facteur psychologique, il faut que le facteur mécanique atteigne son maximum.

 

Deux monosyllabes

Dressons un tableau des groupes de deux monosyllabes en E instable à 1’initiale, en nous basant sur la même classification consonantique que dans la partie précédente - classification par degrés de force-aperture (fig.1). En allant de faible-ouvert à fort-fermé, l'or­dre des monosyllabes est: je se-ce le ne me de te que.


 

  Je Ce-se Le Ne Me De Te Que
Que Que j Que c Que s Que l Que n Que m Que d Que t  
Te     Te l          
De   De c De s De l De n De m   De t  
Me     Me l          
Ne   Ne s Ne l   Ne m   Ne t  
Le                
Ce-se     Se l Ce n Ce m     C que
Je     Je l Je n Je m   J te  

 

Fig.1 Tableau des groupes de deux monosyllabes en E instable. La force-aperture augmente horizontalement de gauche à droite et verticalement de bas en haut.

 

Sur les 28 groupes seuls les deux de l'extrême droite en bas, favorisent la chute de 1’E initial. Tous les autres favorisent son main­tien, et généralement d'une manière d'autant plus stable qu'ils se rapprochent plus du coin de gauche en haut.

Pour le vérifier, faisons une liste d'exemples de l'emploi de ces groupes, en allant de haut en bas et de gauche à droite.

Que j tombe mal!

Que c tableau est laid!

Que s veulent-ils?

Que 1 fais-tu faire?

Que n voulez-vous pas?

Que m demandez-vous?

Que d patience vous avez!

Que t vendra-t-on?

Te 1 faut-il tout?

De c moment, on a compris.

De s vanter lui va bien!

De 1 voir me dégoûte.

De n pas partir m'ennuie.

De m taire m'assome.

De 1 voir m'irrite.

Me 1 direz-vous?

Ne s dépêchera-t-il pas?

Ne 1 payez pas.

Ne m quittez pas.

Ne t laisse pas faire.

Se 1 fait-il envoyer?

Ce n doit être vrai.

Ce m semble.

Je l vois d’ici.

Je n pense pas.

Je m prépare.

J te répondrai.

C que tu voudras.

 

Conseils pratiques. En vue d'acquérir l'habitude d'articuler les groupes de monosyllabes, à l'initiale, d'une manière vraiment française, il sera bon d'assimiler toutes les phrases ci-dessus par d’abondan­tes répétitions. Ces répétitions devront se faire en observant un rythme syllabique très égal afin que l'E instable soit complètement omis, quand il doit s'omettre et aussi clairement énoncé que toute autre voyelle quand il ne doit pas s'omettre. Les syllabes doivent produire un effet rythmique semblable à un, deux, trois; un, deux, trois, quatre, cinq.

Dans les groupes qui maintiennent l'E initial, on veillera àne pas anticiper la consonne du second monosyllabe, surtout lorsque c'est une liquide ou une nasale. Pour y arriver, il sera indispensable d'exa­gérer, pendant quelque temps, l'ouverture syllabique [mə- ldirevu], etc.

Pour les groupes qui omettent l'E instable initial, veillez à faire porter la tension musculaire sur la seconde consonne (celle du second monosyllabe) et à passer doucement sur la première.

En plus des listes qui précèdent, il sera utile de travailler des listes contrastantes comme la suivante:

j comprends - Je 1 comprends

j peux l'annoncer - je n peux pas l'annoncer

j m'amuse - je m suis amusé

s met-on le sac au dos - se 1 met-on

c n'est pas vrai - ce n peut pas être vrai

c n'est pas parfait - ce m semble

n commencez pas ça - ne 1 commencez pas

n répond-il pas - ne s répondent-ils pas

n parle plus - ne m parle plus

m jouerez-vous ça - me l jouerez-vous

 

Analyse du tableau. Nous avons déjà vu que lorsque le premier E in­stable est suivi d'un second, le facteur psychologique de la force d'attraction de la position initiale favorise le maintien du premier E. Si donc il n'y avait pas d'autre facteur que ce facteur psycholo­gique, l'E initial se maintiendrait uniformément dans tout le tableau, et le second tomberait partout. Ce n'est pas le cas: ce premier E est de moins en moins stable à mesure qu'on descend vers le coin du bas à droite, et il finit même par disparaître au profit du second dans les deux derniers groupes. A quoi attribuer cette déviation? Sans doute à l'intervention du facteur mécanique. Examinons son fonctionnement. Comme nous avons deux consonnes dans chaque groupe, comparons-les du point de vue force-aperture.

La diagonale formée par les cases vides divise le tableau en deux zones. Dans celle de gauche, la première des deux consonnes est plus forte-fermée que la seconde. Dans celle de droite, c'est la seconde qui est plus forte-fermée que la premilre. La différence de force-aperture atteint son maximum dans les deux coins opposés (haut-gauche et bas-droite) et son minimum le long de la diagonale. C’est aussi dans dans ces deux coins opposés que la stabilité de l'E atteint son maximum (haut-gauche: que j, que c; bas-droite: j te, c que). Nous pouvons donc dire que l'E est d'autant plus stable a) qu’il s'appuie sur une consonne plus forte-fermée, et b) que la différence de force-aperture entre les deux consonnes est plus grande. Et inversement. C'est là le fonctionnement du facteur mécanique. S'il n’y avait pas d'autre facteur, le premier E se maintiendrait dans toute la zone de gauche, et s’omettrait dans toute la zone de droite.

Maintenant confrontons ces deux facteurs. Dans la zone de gauche, ils opèrent dans le même sens: le facteur psychologique (force de la position initiale) favorise uniformément le premier E; le facteur mécanique favorise aussi le premier E (la consonne du premier monosyllabe est la plus forte—fermée), mais de moins en moins à mesure qu’on approche de la diagonale (la différence de force-aperture est de moins en moins grande). Résultat: le premier E se maintient nettement dans toute la zone de gauche, mais sa stabilité diminue à mesure que l’on approche de la diagonale.

Dans la zone de droite, les deux facteurs opèrent en sens opposés l'un de l'autre: le facteur psychologique favorise uniformément le maintien du premier E (force de la position initiale); le facteur mécanique favorise sa chute (la consonne du premier monosyllabe est la moins forte-fermée), et cela d'autant plus qu’il s'éloigne de la diagonale (la différence de force-aperture est de plus en plus grande). Résultat: tant que le facteur mécanique n'est pas très accusé, le facteur psychologique garde le dessus et l'E Initial se maintient-il bien qu’avec un degré de stabilité moins grand que dans la zone de gauche; quand le facteur mécanique atteint son maximum, c'est lui qui prend le dessus et l'E initial s'omet (le second se maintient).

 

Degré de stabilité des groupes. Parmi les groupes qui favorisent le premier E (toute la zone de gauche et une grande partie de la zone de droite), la stabilité diminue à mesure qu'on s'éloigne de la gauche et surtout du haut du tableau. Ainsi que j présente un maximum de stabili-té. 0n entend toujours que j tombe mal et jamais qu je tombe mal. Mais près de la diagonale, un groupe comme me 1 est légèrement moins stable. Ainsi on entendra parfois m le direz-vous au lieu de me 1 direz-vous. Rarement, bien entendu, sans doute moins d'une fois sur cent. De l'autre côté de la diagonale, surtout en descendant, l'instabilité s'accentue encore. Ainsi j le vois, j me prépare s'entendent au lieu de je 1 vois, je m prépare, mais – disons - moins d'une fois sur dix. Par contre le groupe je n est très stable. On n'entendra jamais j ne pense pas pour je n pense pas. Pourquoi? Du point de vue mécanique, il devrait avoir à peu près le même degré d'instabilité que je 1 et je m. Je n ne doit pas sa stabilité à un facteur mécanique mais à un facteur psychologique: la fréquence d'usage dans la langue parlée (c'est le groupe de plus haute fréquence du tableau). (Disons en passant que je n ne doit pas sa stabilité au fait que c'est un groupe figé. I1 ne peut pas être question de groupes figés à l'initiale, mais seulement à l'intérieur des phrases. A l'initiale, les groupes ne sont pas déjà figés pour la bonne raison que c'est là qu'ils le deviennent. C’est sans doute la stabilité de je n qui entraîne celles de ce n et de de n. Ainsi c'est encore à un autre facteur psychologique, l’analogie, que ce n et de n doivent leur stabilité. Enfin si nous comparons l’un à l'autre les deux groupes j te et c que qui favorisent le deuxième E, nous remarquons que j te est moins stable que c que. II est très rare d'entendre ce que tu voudras (peut être une fois sur mille), mais beaucoup moins dentendre je t répondrai (peut-être une fois sur vingt).)

Mais arrêtons là cette analyse qui mènerait trop loin si on l'étendait à tous les groupes. Constatons seulement qu'il existe d'autres facteurs psychologiques que l'attraction de la position initiale. Et de même il existe d'autres facteurs mécaniques que la force-aperture. Ainsi le facteur de l'affinité consonantique (la faculté avec laquel­le deux consonnes peuvent s'articuler ensemble) aiderait à expliquer la place de bien des groupes dans le tableau.

 

 

Conclusion. La loi des trois consonnes, qui explique si clairement le jeu des E instables intérieurs de mots et de phrases, n'est plus d'aucun secours lorsqu'il s'agit de l'E instable de monosyllabe initial. Pour expliquer le jeu de ce dernier E instable, nous avons fait appel à de nouveaux facteurs - les uns psychologiques, les autres mécaniques. Le principal facteur psychologique réside dans la force d'at­traction de la position initiale de phrase, 1e principal facteur mécanique dans le degré de force articulatoire et le degré d’aperture des consonnes des monosyllabes que nous avons réunis en un seul facteur sous le nom de «force-aperture». Ces deux types de facteurs tantôt se soutiennent, tantôt s'opposent d'où la complexité des ré­sultats pratiques et la variété dans les degrés de stabilité.

 


Questions:

 

1. Quels sont les objectifs que l’auteur se fixe dans cet article?

2. Nommez les deux facteurs qui influencent la prononciation ou l’omission du E en monosyllabe initial.

3. Quel est le comportement du E d’un seul monosyllabe en position initiale?

4. A quoi faut-il faire attention lors de l’apprentissage?

5. Quel est le comportement du E de deux monosyllabes en position initiale?

6. Quels sont les conseils pratiques pour apprendre à bien omettre les E?

7. Pourquoi ne peut-on pas, d’après l’auteur, parler des groupes figés en position initiale?

 


Дата добавления: 2015-10-26; просмотров: 125 | Нарушение авторских прав


<== предыдущая страница | следующая страница ==>
Первоклассных педагогов из России, Беларуссии, Германии, Франции, Норвегии!| Regulatory Environment

mybiblioteka.su - 2015-2024 год. (0.019 сек.)