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LE MONDE | 13.10.2012
Par J.-B. de M.
Poids des chiffres, choc des images: c'est ce composé qui nourrit Global gâchis, le scandale mondial du gaspillage alimentaire. Diffusé sur Canal+ mercredi 17 octobre, à 20 h 50, ce documentaire de 90 minutes, produit par Capa et réalisé par Olivier Lemaire, est conçu pour ne laisser personne indifférent. Même si cette thématique a déjà été largement et bien traitée sur France 2, France 5 ou M6. Une poignée de chiffres, présentés sous forme de brèves animations, parsèment efficacement le film. Du plus global - "un milliard d'êtres humains ne mangent pas à leur faim, un tiers de la production mondiale de nourriture est gaspillé" - aux plus "parlants": l'Equateur, premier pays exportateur de bananes au monde, en gaspille "146 000 tonnes par an, soit quinze fois le poids de la tour Eiffel"; et Londres jette "assez de nourriture pourremplir12 000 bus à étages". Des reportages à la source de ce gâchis nous conduisent en Europe, aux Etats-Unis, au Japon ou encore en Inde. Auprès de producteurs, de distributeurs et de consommateurs, on identifie les sources du gaspillage, mais aussi quelques solutions qui permettraient d'y remédier.
CONSOMMABLE MAIS JETÉ
Le calibrage des fruits et légumes pour soigner leur apparence - indépendamment de leur qualité - en conduit des tonnes à la poubelle. Concombres légèrement rétrécis par endroits par des piqûres de punaises, carottes tordues, salades à peine tachées... Les exemples ne manquent pas de produits consommables mais pourtant jetés. Et si l'Union européenne a supprimé, en 2009, la plupart des normes qu'elle avait fixées, les distributeurs continuent d'exiger des produits "parfaits", estimant ainsi devancer les désirs des consommateurs.
Le gaspillage annuel par foyer est évalué à 600 euros aux Etats-Unis et 400 euros en France. Il serait de 300 euros au Japon, un pays qui importe 60 % de sa nourriture et dispose d'une réglementation stricte concernant le recyclage des déchets.
Le guide de ce "tour du monde du grand gâchis alimentaire" s'appelle Tristram Stuart. Ayant grandi dans une ferme de la campagne anglaise, ce Britannique de 35 ans a été sensibilisé très jeune à ce fléau, contre lequel il est parti en croisade. En 2009, il y a consacré un livre, Waste - pas encore publié en France -, et organisé à Londres son premier "Feeding the 5 000", un repas public et gratuit pour 5 000 personnes exclusivement réalisé à partir de produits destinés à être jetés. Sous l'égide de Canal+, une opération semblable aura lieu samedi 13 octobre, à 13 heures, devant l'Hôtel de Ville de Paris.
J.-B. de M.
2. Obésité: un facteur social de plus en plus marqué
Le Monde.fr | 16.10.2012
Par Pascale Santi
La progression de l'obésité se poursuit en France, mais pour la première fois depuis 1997, la hausse se ralentit. C'est ce que montre la dernière étude ObEpi-Roche sur la prévalence de l'obésité et du surpoids, réalisée de janvier à mars auprès de 25 714 personnes âgées de plus de 18 ans, publiée mardi 16 octobre et disponible sur le site Roche.fr.
Selon cette enquête, menée tous les trois ans depuis 1997, ces maux touchent aujourd'hui 15 % de la population, contre 14,5 % en 2009, soit une augmentation de 3,4 % qui rompt avec les hausses à deux chiffres des précédentes enquêtes. "C'est la première fois depuis quinze ans qu'il n'y a pas d'évolution significative de l'obésité. On peut espérer que cela se confirme", se félicite le professeur Arnaud Basdevant, chef du service nutrition à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, qui coordonne l'enquête, financée par Roche, avec le docteur Marie-Aline Charles, épidémiologiste et directrice de recherche à l'Inserm.
La France fait partie des pays européens qui "résistent" le mieux, contrairement à la Grande-Bretagne et à l'Allemagne qui sont sur des tendances évolutives préoccupantes, sur le "modèle" nord-américain (30 % d'obèses). La part de la population adulte en surpoids dans notre pays reste cependant élevée, avec un taux actuel de 32,3 % (31 % en 1997), soit 14,8 millions de personnes. Le nombre d'obèses a presque doublé en quinze ans pour atteindre 6,9 millions de personnes parmi les 3,1 % de cas d'obésité sévère et 1,2 % d'obésité dite morbide, les plus à risques pour la santé. Les femmes sont plus touchées que les hommes – 15,7 % contre 14,3 % alors qu'on ne comptait que 8,3 % d'obèses dans la population féminine il y a quinze ans.
FACTEUR SOCIAL DE PLUS EN PLUS MARQUÉ
En France, trois études montrent une stabilisation chez les enfants. En revanche,le nombre d'obèses dans la tranche d'âge 18-24 ans a progressé de 35 % en trois ans, et touche désormais 5,4 % de cette population. Une enquête sur les habitudes de vie des jeunes réalisée par Ipsos-Logica Business Consulting pour Doing Good Doing Well, publiée jeudi 11 octobre, a donné des pistes pour comprendre cette progression. Ainsi, 61 % des jeunes disent manger au moins une fois sur deux devant un écran, ils sautent souvent des repas, compensent en grignotant. Plus d'un jeune sur trois déclare ne pas faire de sport (38 %), un sur quatre boit "souvent" des sodas lors des repas, contre seulement un sur six qui dit boire "très souvent" de l'eau.
Le facteur social, observé depuis plusieurs années, est de plus en plus marqué, selon l'enquête ObEpi-Roche. "Cet impact de la trajectoire sociale sur le développement de l'obésité est l'un des points qui nous préoccupe le plus", insiste le professeur Basdevant. L'étude montre en effet que les pauvres sont beaucoup plus touchés par l'obésité que la moyenne. Un quart des personnes dont les revenus mensuels sont inférieurs à 900 euros sont obèses, contre 7 % de celles dont les revenus dépassent 5 300 euros. Une même corrélation est observée avec le niveau d'instruction ou la profession.
Evolution de la prévalence de l'obésité, en fonction du sexe, de l'âge et des revenus
Autre facteur d'inégalité: le lieu de résidence. Des différences régionales perdurent: le Nord-Pas-de-Calais est la région à plus forte prévalence d'obésité (21,3 %), suivie par la Champagne-Ardenne (20,9 %) et la Picardie (20 %). La région Provence-Alpes-Côte d'Azur et Midi-Pyrénées sont les régions où ces taux sont les plus faibles, respectivement 11,7 % et 11,6 %. Cette étude ne prend pas en compte l'outre-mer, où les chiffres sont bien supérieurs.
Les personnes obèses ont davantage de pathologies que le reste de la population. Une sur trois présente un problème cardio-vasculaire, contre une sur cinq pour la moyenne nationale. De même, on note sept fois plus de diabète traité chez les sujets obèses.
Il n'y a pas de méthode miracle pour guérir de l'obésité, dont les causes sont multifactorielles. Le mode de vie est souvent en cause: alimentation trop abondante et/ou trop grasse, vie trop sédentaire, etc. Dans tous les cas, il est nécessaire de mettre en place une prise en charge personnalisée et psychologique. Certes, la psychanalyse n'est pas une technique pour soigner l'obésité. "Mais on essaye desavoirce qui dans l'histoire de la personne fait qu'elle a un rapport désordonné à l'alimentation", explique Catherine Grangeard, qui propose une approche axée sur l'analyse. Pour Arnaud Basdevant, "au-delà des plans ponctuels de lutte contre l'obésité, il fautmettreen place des programmes de santé publique plus avancés. Le développement des maladies chroniques doitinciteràimaginerdes politiques plus ambitieuses".
Дата добавления: 2015-11-14; просмотров: 33 | Нарушение авторских прав
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