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Chateaubriand — Mémoires d'outre-tombe

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La Terre des Celtes

Chaque visiteur qui se rend en Bretagne pour la première fois repart en emportant pour toujours l 'e mal du pays. La côte déchiquetée de la Bretagne, d'une extrême variété, le littoral sablonneux, flanqué d'une guirlande d'îles, les vertes prairies ensoleillées et riantes ainsique lesbosquets paisibles attirent par leur beau­té austère.

La Bretagne, pays plein de con trustes avec une histoire, de plus de six mille ans, tire ses sources dans la culture énigmatique des Mé­galithes. La Bretagne est une péninsule bor­dée par la Manche et l'Atlantique. Ens'appro-chantde la mer, les maisons deviennent plus petites et plus basses. Dans les temps les plus reculés, la pêche et l'agriculture ont détermi­né non seulement l'économie du pays mais aussi le mode de vie des liabitants ainsi que kur cuisine. Parmi les plats préférés des Bre-tons il y a toutes sortes de fruits de mer (huî-tres, moules, soles et autres poissons), etde\é-gum es (artichauts, haricots et asperges, etc.)

Proue de l'Europe, attaquée de flanc par les lames rageuses de la Manche, la Bretagne aux rivages tourmentés est un exem-

ple d'unitédans la diversité, un pays à forte personnalité et à multiples visages. Très indépendante, cette vaste province ne s'est jamais fondue totalement dans le creuset national. «Nous joignons le duché de Bre­tagne avec le royaume de France, perpé­tuellement, de sorte qu'ils ne puissent être séparés...» Plus de quatre siècles après la proclamation de ledit d'Union par Fran­çois Ier, les Bretons demeurent attachés à leurs particularismes, à une vieille langue celtique toujours vivante, quoique inéga­lement et différemment parlée selon les sous- régions: enseignée à l'université après avoir été honnie par les instituteurs, elle inspire les bardes qui chantent la Bretagne de toujours sur les rythmes d'aujourd'hui.

Le pays des mystérieux mégalithes, dolmens et menhirs dressés longtemps avant l'arrivée des Celtes, se souvient de ses druides et de ses saints, de ses ducs et de sa duchesse Annequi épousa successive­ment deux rois de France et leur fit promet­tre de respecter la liberté de sa patrie —, de ses chouans révoltés par la centralisation sans merci de la Révolution. Actuellement, la Bretagne est un pays qui accepte d'offrir à ses visiteurs plages, mais refuse de n'être qu'une réserve pour touristes, elle connaît une véritable renaissance culturelle.

Les types humains y diffèrent plus qu'on ne l'imagine, les quatre grands dia­lectes bretons y voisinent avec des formes

patoisantes du français, YAimor (la côte) semble détachée de l'Arcoat (Pin teneur). «Cent paroisses, cent églises», dit un pro­verbe reflétant la diversité du grand vais­seau amarré à l'Hexagone. Il est autant de Bretagne que de coiffes et de calvaires...

L'Arcoat vert et doré des landes et des bois mêle prés cernés de haies et vallonne­ments, monts et plateaux. Semée d'étangs et de châteaux, parcourue de chemins creux, la forêt de Paîmpont est hantée par les héros légendaires de la Bretagne, les che­valiers de la Table ronde, Viviane, l'en­chanteur Merlin. Le lieu où se réunissent des «druides» arrivés en voiture est conti-gu à l'immense camp militaire de Coëtqui-dan-Saint-Cyr où grondent les blindés.

La forêt s'avance jusqu'à une vingtai­ne de kilomètres de Rennes, la capitale de la Bretagne, qui perdit son caractère mé­diéval avec le dévorant incendie de 1720. Cette ville intellectuelle, universitaire et ad­ministrative s'enorgueillit d'un hôtel de ville baroque et de quelques très vieilles demeures, ainsi que du remarquable mu­sée de Bretagne. L'Arcoat, ce sont aussi les landes du Ménez-Hom et de Lanvaux, le grand lac de Guerlédan et les gorges du Blavet, les Montagnes Noires, les solitaires

et rocailleux monts d'Arrée où éclate l jaune des genêts, des ajoncs, du colza Très découpé, battu par les vagues et U

vent,l'admirable littoral breton est cisaillé par de minces lias et de larges estuaires soumis au rythme des marées, desbaies, des golfes et mille criques bien protégées l'échancrent. Jalonnée d'importantes stations balnéaires et de mo­destes lieux de vacances, de petits ports d'échouage et de grands ports de pèche, lacôte bretonne déploie ses zigzags des abords du Mont-Saint-Michelàl'embouchuredelaLoi-re. L'embouchure de la Rance sépare Saint-Malo de Dinard, grand centre de villégiature de la Côted'Émeraude. Une route directe em­prunte le barrage d'une usine électrique ma­rémotrice, mais il est préférable de contour­ner l'entaille profonde du fleuve pour découvrir Dinan, ville fortifiée d'une grande richesse, charmante et pittoresque.

Bloquée entre deux vallons en retrait de la mer, la vieille ville de SairU-Brieuc est veillée par une catliedrale-forteresse des XIIe et XOf siècles. Paimpol, qui fut le port des pêcheurs d'Islande. À Perros-Guirec, grande station de la Bretagne du Nord le granité déchiqueté de­vient rosé et flamboie au crépuscule.

Après l'Aber-Wrac'h, «estuaire de la Sor­cière», aux paysages d'une exceptionnelle beauté, la côte chaotique se replie devant l'immensité océane: battue par les vents «d'à-bas», voici la fin des terres, le Finistère aux légendes innombrables, île des tempê­tes ceinturée de courants, «île de l'épouvan­te», souvent noyée dans les brumes de la m0 d'Iroise, Ouessant est un bastion de granit* et de schiste entouré d'écueils redoutable: «Qui voit Ouessant voit son sang» 2(W îliens s'accrochent encore à ce gros cadw* maintenant presque inculte, élevant petits moutons noirs et blancs, ramassant

]g goémon. Entre la pointe du Raz et celle tu Van une anse sauvage du cap Sizun a été baptisé «baie des Trépassés».

Signalée de loin par les flèches d'une cathédrale dont la construction traîna vendant plusieurs siècles, Quimper est une vieille ville de granité sur l'Odet, dont l'estuaire ressemble à un fjord. C'est le grand carrefour d'excursions du Finistère sudoù flotte le souvenir de Gauguin et du barde chansonnier Théodore Botrel. Lo-rient (jadis-l'Orient) hébergea le siège de la Compagnie des Indes. La reconstruc­tion, après la guerre, lui a donné un as­pect assez froid. Tout autre est l'univers de Sainte-Anne-d'Auray. bourg dans les ter­res dont le grand pardon de juillet reste le plus important de Bretagne.

D'interminables alignements de men­hirs, des dolmens, des tumulus... Les prodi­gieux mégalithes de Carnac prêtent aux rê­veries et suggèrent maintes hypotlièses. Près du bourg orné d'une église Renaissance

s'étendent les villas de la station familiale de Carnac-Plage, à laquelle fait suite l'impor­tant port de plaisance de La Trinité-sur-Mer.

Ancienne île soudée à la terre, la min­ce presqu'île de Quiberon sur laquelle se fracassent les vagues garde partiellement son aspect sauvage. Trop envahie en été, embouteillée à chaque week-end ensoleillé, elle porte à son extrémité un établissement de thalassothérapie fort connu et un vieux port sardinier annexé par les plaisanciers.

Cité ancienne, paisible et pittoresque, frère de sa cathédrale et de ses vénérables maisons ventrues, Vannes se tapît au fond d'un golfe très fermé, abritant une soixan­taine d'îlots et le jardin enchanté qu'est l'île aux Moines. Loc-mariaquer et Port-Nava-lo veillent à l'entrée étroite de la «Petite Mer» (c'est le sens du mot «Morbihan»), nappe d'eau peu profon­de, dans un doux pays où croissent lauriers, myrtes, camélias etfïguiers.

 

A l'occasion d'une promenade (Une fois en France)

A l'extrême pointe de la France, la Bretagne est une terre de grands voyageurs. De ses ports sont issus les grands découvreurs, puis les célèbres corsaires malouins, ainsi que les commandants de la marine Royale.

La Bretagne, terre de tradition celte, à été indépendante sous les Mérovingiens. Passée dans la maison Plantagenêt en 1166, elle est dis­putée entre la couronne de France et d'Angleterre. En révolte contre le pouvoir royal à plusieurs reprises sous la Révolution, la Bretagne de­vient le foyer de la chouannerie.

L'Ile-et-Vilaine

Rennes a acquis le titre de capitale de la Bretagne face à Nantes, résidence des ducs de Bretagne (château d'Anne de Bretagne). Son musée des Beaux-Arts propose une grande variété d'oeuvres de Vé-ronèse à Rubens, de Léonard de Vinci à Rembrandt en passant par l'école impressionniste de Pont-Aven sans oublier les galeries Anti­quité.

D'autres villes constitueront d'excellentes étapes: pour un voyageur Saint-Malo, la ville corsaire avec ses fameux remparts et son château ainsi que le rocher du Grand Bé, tombeau de Chateaubriand; Cha­teaubriand, dont vous pourrez voir à Combourg le château familial; Dinan, ville fortifiée avec le donjon de la duchesse Anne, les remparts avec la tour de Coëtquen, les portes du Guichet et du Jerzual, l'église Saint-Sauveur.

Et Dinard, élégante station balnéaire.

Les Côtes d'Armor

Si du tertre Aube, on peut embrasser du regard toute la vallée du Gouët, Saint-Brieuc reste très attachée à ses traditions comme à ses vieilles pierres. Après les plages et les falaises de Val Saint-André a cap d'Erquy en passant par Sables-d'Or-les-Pins jusqu'au cap Fre- hel, vous pourrez vous promener dans les Monts d'Arrée et la lande du Menée. Sur le littoral longez la côte de Granit Rose la côte d'Eme-raude.

 

Le Finistère

Quimper: Au milieu coule l'Odet, du haut du mont Frugy on surplombe la ^thédrale Saint-Corentin, le musée Breton, installé dans l'ancien évêché, je jardin de l'évêché, la rue Saint-Ke-réon et ses maisons à colombages, le pont sur le Steyr et les ruines de l'en­ceinte fortifiée du XVe siècle.

De Douarnenez à la pointe du Raz jus­qu'à Saint-Guénolé (phare d'Eckmuhl), le long de la baie d'Audierne, puis sur la rou­te de Loctudy jusqu'à Bénodet, vous vous plongerez dans cette Cornouaille, terre de contes et de légendes.

Il faudra également visiter la presqu'île de Crozon; le parc naturel régional d'Armorique... et tout le littoral: la Côte dorée; la Côte des Lé­gendes; les Abers; la côte de Cornouaille... Sans oublier le chouchen (liqueur d'hydromel), les galettes, les crêpes dentelle, la région propo­se par ailleurs d'excellentes charcuteries (pâtés de campagne, jambons et bien sûr l'andouille de Guémené).

Avec les marais salants de Guérande, elle est aussi productrice de sel.

Au nord, et plus spécialement, la Bretagne devient maraîchère... royau­me de l'artichaut et du chou-fleur. Pour les amateurs de voile et plongée, Les Glénan.

Le Morbihan,

Vannes tire son nom des Vénètes, peuple celte dont la flotte a été dé­truite au large de l'île de Batz par Jules César (57 av. T. C). Ramenés en captivité en Italie, les Vénètes ont été installés dans la région transalpi­ne qui porte le nom de Vénétie avec pour principale ville Venise. Van­nes offre avec Venise cet étrange cousinage. Avec ses remparts érigés au XIVe et XVe siècles, la tour du Connétable, la partie médiévale de la ^le, la cathédrale Saint-Pierre.

A visiter également les châteaux du Rohan à Josselin, de Pontivy; l'éco-^usée à Saint-Degan-en-Brech; les alignements de Carnac; le port de la lruiité-sur-Mer; Lorient vaut également le détour, célèbre pour son festi-Va] inter celtique.

 

Du Chateaubriand «LE PRINTEMPS EN BRETAGNE...»

Le printemps, en Bretagne, est plus doux qu'aux environs de Paris et fleurit trois semaines plus tôt. Les cinq oiseaux qui l'annoncent, l'hirondelle, le loriot, le coucou, la caille et le rossignol, arrivent avec des brises qui hébergent dans les golfes de la péninsule armoricaine. La terre se couvre de marguerites, de pensées, de jonquilles, de nar­cisses, d'hyacinthes, de renoncules, d'anémones comme les espaces abandonnés, qui environnent Saint-Jean-de-Latran et Sainte-Croix-de-Jérusalem, à Rome. Des clairières se panachent d'élégantes et hautes fougères; des champs de genêts et d'ajoncs resplendissent de leurs fleurs qu'on prendrait pour des papillons d'or.

Les haïes, au long desquelles abondent la fraise, la framboise et la violette, sont décorées d'aubépine, de chèvrefeuille, de ronces dont les rejets bruns et courbés portent des feuilles et des fruits magnifi­ques. Tout fourmille d'abeilles et d'oiseaux; les essaims et les nids arrêtent les enfants à chaque pas. Dans certains abris, le myrte et le laurier-rosé croissent en pleine terre, comme en Grèce: la figue mûrit comme en Provence; chaque pommier, mec ses fleurs carminées, res­semble à un gros bouquet de fiancée de village....

La Normandie

♦ C'est la mer à deux heures de Paris avec ses ma­gnifiques plages: Terre des hommes du Nord, venus des f iords de Scandinavie. Le pays du bocage et des pom­mes à cidre, meurtri par la dernière guerre avec ses plages dont les noms sont rentrés dans l'histoire et sa côte fouettée par les eaux tumultueuses de la Manche.

Départements:

Le Calvados (Caen), la Manche (Saint-Lô), l'Orne (Alen-çon). L'Eure (Evreux), la Seine-Maritime (Rouen).

Avec à sa proue, comme un phare dans la tempête, agrippé à son rocher, le mysté­rieux Mont-Saint-Michel, le pays du Ca­membert, accompagnés du Calvados, s'ap­pelle Normandie, depuis que cette terre fut attribuée aux Normands vers l'an 1000.

Le Duc de Normandie, Guillaume le Con­quérant envahit l'Angleterre et vainquit les Saxons à Hastings en 1066 afin de mettre fin aleurs raids et pillages, cet événement allait bouleverser l'histoire de la France et de l'An­gleterre, la dynastie anglo-normande con­servant ses possessions en France. Mais c'est d'un autre grand roi d'Angleterre que la ré-gion garde la mémoire, Richard Cœur de Lio n (château Gaillard), près des Andelys.

Tout le monde connaît le Camembert de Normandie, les amateurs de fromages apprécieront aussi le Livarot. Et puis, la Normandie — Ce sont aussi les vergers, les pommes, et bien sûr le cidre. Pas question non plus d'oublier le Calvados. Dans la Manche, si proche de la Breta­gne, on retrouve les galettes et palets. En artisanat d'art, nous mention­nerons la dentelle d'Alençon.

Pays des vergers, la Haute-Normandie est par excellence le pays du cidre, qui vous sera proposé doux ou brut. Plus au nord, elle ne com­porte que deux départements (la Seine-Maritime et l'Eure) et deux vil­les moyennes, Rouen, sur la Seine, et Le Havre, sur la Manche. Les prin­cipales activités économiques se trouvent principalement le long de la vallée de la Seine, avec des industries récemment installées comme l'automobile, l'électronique ou la pharmacie. Autour du Havre (2e port français) et de Rouen (4e) s'est créée une puissante industrie pétro-chi-mique. L'agriculture, bien que perdant des emplois, demeure impor­tante, partagée entre l'élevage (bovins, mais aussi chevaux) et la pro­duction de céréales. Mais ce sont surtout les fromages, les pommes et le cidre qui font la réputation de la région.

Formée de trois départements (la Manche, le Calvados, l'Orne), la Basse Normandie est largement ouverte sur la mer, avec 470 km de cô­tes qui abritent d'innombrables plages et ports. Elle permet de nom­breuses communications maritimes vers la Grande-Bretagne, mais ne dispose pas d'un réseau routier et ferroviaire suffisant. Sa population, assez jeune, est concentrée dans quelques villes moyennes, dont Caen, sa capitale (190000 habitants), ville aux superbes églises et désormais siège d'une importante université.


L'agriculture tient une grande place dans la région, notamment l'éle-vagequi donne lieu à une véritable industrie de la viande et du lait. Avec ses paysages tranquilles de prés parfois dominant la mer, c'est une région essentiellement verte et bleue, dotée de jolis ports de pêche et je charmantes stations balnéaires. Elle est aussi agricole, et produit principalement du lait, du beurre, du fromage (camembert), des pom­mes et du Calvados (Alcool de pommes).

Terre d'Art et d'Histoire, la Normandie, voisine de la Bretagne, peut, par sa variété touristique, satisfaire tous les goûts. Le littoral, que bai­gne la Manche, présente tour à tour des criques de galets, de hautes fa­laises, des plages de sable fin ou des anses rocheuses. De nombreuses stations balnéaires, mondaines ou familiales, au climat vivifiant, contras­tent avec des ports bourdonnant d'activité.

L'arrière-pays se prête merveilleusement aux séjours reposants: gras pâturages émaillés de paisibles troupeaux, rivières au lit étroit coulant entre de basses collines couronnées de splendides forêts, verts bocages, vallée de la Seine, où le fleuve dessine de gracieux méandres.

A l'amateur d'art, cette région offre les plus riches découvertes, Le Mont Saint-Michel, «la Merveille de l'Occident», pourrait justifier à lui seul, le renom touristique de la Normandie. A côté des majestueuses cathédrales de Baveux, Coutances, Evreux, Lisieux, Rouen, des abba­tiales de Caen, Fécamp, Jumièges et Saint-Wandrille, de sévères don­jons féodaux, de gracieux châteaux et d'aimables manoirs semblent vouloir rivaliser d'intérêt et de charme.

Le Havre

Sa situation à l'es­tuaire de la Seine fait du Havre un port à la fois maritime et fluvial, dont le rôle peut-être le 1 plus important consis­te à établir la liaison entre Paris et la mer. Aussi, au même titre que Bordeaux ou Mar­seille, peut-il être regar-

dé comme une capitale provinciale.

Havrais de naissance et économiste averti, andree siegfried a mis en pleine lu­mière les caractères essentiels de sa ville natale.

«L'Atmosphère du Havre s'exprime tout entière dans le vent d'ouest, tout char-géd'océan, qui tantôt déverse sur l'estuai­re des flots d'encre, et tantôt, lavant com­plètement le ciel à l'occident, ne laisse plus du coté du large qu'un immense horizon de clarté, ouvert sur l'infini. Venir au Ha­vre autrement que par vent d'ouest, il me semble que c'est ne pas y être venu! (Les Anglaisces voisinsréagissent de même, grelottants, rétrécis et misérables quandsouffte, de la Mer du Nord, lebeast-ty (East wind).

Le vent de la Manche, en effet, trans­figure tout. Les couleurs de la rade sont parmi les plus belles du monde, les plus

riches, les plus changeantes, les plus nuan­cées...

Par ses relations d'affaires, par le cliamp de ses intérêts, le Havre est non seulement international mais mondial. Les produits qui servent de base à son activité commer­ciale, maritime et boursière constituent, à eux seuls, la plus prestigieuse leçon de géo­graphie. Même sans être jamais sorti de chez lui, un Havrais est en contact direct avec l'Amérique, l'Afrique, l'Asie, l'Océanie. En­fantée me revois guettant du haut de la côte l'arrivée des bateaux sur la rade: l'expérien­ce m'avait enseigné la périodicité de leurs retours; je savais aussi d'où ils venaient et par conséquent qu'il existe d'autres pays et d'autres climats. Combien de Français ont appris dans les livres que le monde extérieur existe, mais ne le savent pas véritablement! Pour les Havrais, le monde lointain estime réalité.

Cette coexistence du large et de la plus terrienne des provinces françaises donne au Havre un équilibre singulier. Le ton est cosmopolite à beaucoup d'égards: il y a <** Anglais, des Américains, des Suisses, a*5 Hollandais, des Scandinaves, et beaucoup de Havrais ont une origine étrangère. «US la tradition du territoire s'exprime dans de 1 vieilles familles, spécifiquement norina des, qui demeurent distinctes, et c'est ai que l'esprit normand, qui est peut-etre véritable esprit havrais, réaparaît toujours, anime une sorte de génie familier. Il nous préserve des exagérations, des folies et des fa nat isrnes; sa pointe d'ironie nous empê-che de prendre au tragique ce qui doit être pris au sérieux: il faut, pour vivre, avoir le pied sur la terre, et je ne crois pas qu'à cet égard on puisse mieux choisir que le sol normand. Quand le tragique survient—et le destin nous a rudement traités de ce point de vuenous retrouvons la vitalité d'une race qui a beaucoup de siècles der­rière soi, qui sait reconstruire comme elle a su conquérir (...).

Je ne connais pas de cité dont les habi­tants aient davantage une conscience col­lective des conditions de son existence. Je me remémore à ce sujet mes souvenirs d'en-fancequand, vers 1885, j'avais dix ans: tous les gens qui m'entouraient, que ce fussent les miens, les amis de la maison, les asso­ciés ou collaborateurs de mon père, les ser­viteurs et leurs familles, tous, oui tous, vi­vaient de l'échange, de l'activité commerciale et maritime du port, et tous surtout en avaient conscience. Mon père,

mon oncle étaient importateurs de coton, le mari de notre concierge était pilote, les parents de notre cuisinière étaient employés de la "Transatlantique", les visiteurs qui sonnaient à notre porte ou s'asseyaient à notre table étaient courtiers, ingénieurs, marins, négociants... Par les conversations que j'entendais au salon ou à la cuisine, je savais que le transatlantique venait d'ar­river de New York (je l'avais du reste vu sur la rade), que tel bateau des "Chargeurs réu­nis" était en retard, qu'il y avait eu un kil-lingfrost dans l'Arkansas, qu'il y avait une hausse du coton en Bourse, que le projet d'agrandissement du port allait être discuté à la Chambre et qu'il était combattu par les Rouannais. Tout cela mettait en jeu bien des intérêts et combien divers, mais tous ces Havrais se sentaient solidaires, dès qu'il s'agissait d'entretenir l'activité de l'Établis­sement maritime qui était pour eux l'équi­valent d'une petite patrie. Les sirènes du port n'avaient-elles pas, pour chacun d'eux, bercé la veille le re­pos de la nuit?»

Ma, Normandie,

J'ai vu les lacs de l'Helvétie,

Et ses chalets et ses glaciers.

J'ai vu le ciel de l'Italie

Et Venise et ses gondoliers.

En saluant chaque prairie

Je me disais; «Aucun séjour

N'est plus beau que ma Normandie;

C'est le pays qui m'a donné le jour.»

Il est un âge dans la vie

Où chaque rêve doit finir,

Un âge où l'âme recueillie

A besoin de se souvenir.

Lorsque ma muse refroidie

Vers le passé fera retour

J'irai revoir ma Normandie

C'est le pays qui m'a donné le jour.

Quand tout renaît à l'espérance,

Et que l'hiver fuit loin de nous,

Sous le beau ciel de notre France

Quand le soleil revient plus doux,

Quand la nature est reverdie,

Quand l'hirondelle est de retour,

J'aime à revoir ma Normandie,

C'est le pays qui m'a donné le jour.


Дата добавления: 2015-11-16; просмотров: 61 | Нарушение авторских прав


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