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VENUS. 26 ANS

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Raymond Lewis. Je ne parviens pas encore à y croire, mais à peine l'ai-je aperçu que j’ai compris que cet homme a été fait pour moi. Il est gentil, il est doux, il est intelligent et il m'admire tellement.

J'ai envie d'avoir des enfants avec lui.

Je prie pour ça.

180. LA BATAILLE DE L'ARMAGEDDON 2.

Les âmes errantes nous submergent. Comme nous l'avons fait autrefois avec les Incas, nous tentons de comprendre leur douleur afin de les réconforter, mais ces âmes ne semblent même pas capables de sentir notre compassion. Après une première charge pour tester notre résistance, elles se regroupent pour un deuxième assaut.

– Cette fois l'empathie ne suffira pas, confirme Raoul. Il nous faut une arme plus puissante.

Freddy Meyer étudie la situation et lance:

– L'amour! Utilisons l'amour. Comme des enfants battus, ils ne sont pas accoutumés à être aimés. Comme des enfants battus, ils continuent à faire des bêtises après avoir reçu une rossée parce que ça leur est égal et que c'est leur mode de vie habituel. Comme des enfants battus, si nous les aimons, ils seront désarçonnés.

Raoul, Freddy, Marilyn et moi, nous nous serrons les uns contre les autres. Nos paumes s'illuminent. Le rayon de lumière jaillit de nos mains droites (sauf pour Marilyn qui est gauchère) et nous sommes prêts à arroser de tout notre amour la cohorte des fantômes.

– Chargez! ordonne Igor.

Ils se précipitent en rangs serrés. Nous abaissons nos rayons de lumière d'amour comme des lances et, en effet, notre amour les déconcerte. Ils se figent. L'effet de surprise est total. Certaines âmes nous rejoignent et nous n'avons plus qu'à les laisser entrer en nous pour les relancer vers le Paradis où elles reprendront leur cycle de réincarnations. Nous en piégeons ainsi une dizaine.

Igor commande le repli. Les fantômes se regroupent et décident de mettre au point leur propre arme pour contrecarrer notre amour: la haine.

En bon stratège, Igor place les âmes errantes les plus enragées à la pointe de l'offensive. Nous dardons nos épées d'amour et de lumière pour résister à l'assaut de leur haine. Ils unissent toutes leurs rancœurs, tous les souvenirs des souffrances de leur dernière existence pour produire des rayons verts de haine pure qui ferraillent âprement contre nos rayons bleus d'amour.

Ils sont coriaces. Nous sommes obligés de réunir quatre tirs d'amour pour venir à bout d'une seule lance de haine. La bataille est acharnée. Nous reculons sous les coups des rayons verts, mais déjà Igor organise l'offensive suivante.

– Il nous faut une autre arme défensive, dit Raoul, sinon ils finiront par nous atteindre avec leur haine.

Pour une fois, ce n'est pas Freddy mais moi qui propose le premier:

– L'humour. L'amour pour épée, l'humour pour bouclier.

Les fantômes sont déjà sur nous quand, sur un signe de moi, nous matérialisons par l'esprit des boucliers d'humour que nous empoignons vigoureusement de nos mains gauches (sauf Marilyn Monroe qui pour la raison déjà indiquée se sert de sa main droite).

Cette fois, leur haine ne nous touche pas, déviée par nos boucliers. Tandis que notre amour leur taille des croupières, cinquante âmes errantes parmi les plus féroces s'enfournent dans le vortex du Paradis. Marilyn Monroe reprend espoir. Elle clame à tout va ce qui deviendra notre nouveau cri de ralliement:

– L'amour pour épée, l'humour pour bouclier!

Igor sonne la retraite. Aussitôt, les êtres d'ombre s'assemblent autour de lui pour décider quelle sera l'arme qui contrera notre humour: la moquerie.

Leur devise est désormais: La haine pour épée, la moquerie pour bouclier.

– À l'assaut! crie Igor.

Ils chargent.

181. ENCYCLOPÉDIE

ARMES: «L'amour pour épée, l'humour pour bouclier.»

 

Edmond Wells, Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, tome IV. Ajout exotique de Michael Pinson.

182. LA BATAILLE DE L'ARMAGEDDON 2 (suite)

Si nous perdons cette bataille et si ces âmes errantes découvrent Rouge, leurs idées noires se répandront comme des virus dans l'Univers. Elles n'auront plus ensuite qu'à visiter une par une les autres galaxies pour tout contaminer.

L'enjeu n'est pas négligeable. Je comprends pourquoi l'instructeur de Zoz voulait garder le silence sur les peuples extraterrestres. Même si c'en est fini du temps des secrets, certaines informations gagnent à n'être communiquées qu'avec parcimonie.

L'armée des êtres d'ombre avance. Vision d'apocalypse. Dans mes oreilles résonne Carmina burana de Carl Orff. Qu'ont-ils encore imaginé? Au lieu de se lancer dans une mêlée, ils s'arrêtent à distance et nous mettent enjoué de leurs bras tendus comme des fusils.

– Feu! ordonne Igor.

Nous avons à peine le temps de nous abriter derrière nos boucliers d'humour. Nous contre-attaquons d'un tir nourri d'amour qu'ils esquivent facilement derrière leur barrière de moquerie.

Déjà une deuxième ligne se présente formée de désespérés et de fous. Sur ceux-là, ni l'amour ni l'humour n'ont de prise.

– Chargez! commande Igor.

Un flot de haine renforcé de démence heurte et plie nos boucliers d'humour. Difficile à quatre de s'opposer à une telle multitude. Les fous se moquent de nous et Igor constate que la moquerie n'est pas seulement une arme de défense, elle peut aussi servir à l'offensive. Avec nos boucliers, nous nous mettons en formation de tortue et leurs moqueries ricochent.

Visée par une méchante remarque personnelle, Marilyn, qui a mal placé son humour défensif, est légèrement touchée. Elle n'a jamais supporté qu'on mette en doute son talent d'actrice. Freddy est obligé de lui remonter le moral. Nous armons nos mains de tout notre amour. Chacun pense à ce qu'il y a eu de plus beau dans sa précédente existence. Je me souviens de l'amour qui me liait à Rose, la femme de ma dernière vie de chair.

– Chargez! répète Igor.

Nous abaissons nos boucliers et tirons de l'amour en rafales sur la tenaille qui cherche à nous étrangler. Ça marche. Il ne reste plus qu'à aspirer ces corps éthérés. Ils entrent par le bas de notre dos, remontent par notre échine impalpable, et il n'y a plus qu'à les propulser par le sommet du crâne. Nos colonnes vertébrales ecto-plasmiques, rampes de lancement vers le Paradis, sont encombrées de fantômes à sauver. Mais, pendant ce temps, nous avons du mal à protéger nos flancs d'une nouvelle vague d'assaut qui fait éclater notre formation.

Séparés, nous nous défendons tant bien que mal au corps à corps. Un coup d'humour pour se protéger, un coup d'amour pour attaquer, un coup de colonne vertébrale pour expédier au Paradis.

– Tiens bon, Michael, m'encourage Raoul, en me débarrassant d'un ange déchu noiraud agglutiné à mon dos.

Il est arrivé à point. Beaucoup plus puissant que les âmes errantes, cet ange déchu était en train de me déstabiliser avec les souvenirs les plus douloureux de ma dernière existence. Le problème, c'est qu'en nous traversant le corps, les ennemis vaincus nous affaiblissent en nous communiquant leurs peines.

En face, des renforts surgissent. Ils sont plusieurs dizaines à nous cerner.

– Comment faire pour aimer davantage?

– Fermez une seconde les yeux, conseille Freddy qui, en un flash étourdissant, nous envoie les images de ce que l'humanité a accompli de plus beau.

Les peintures rupestres dans les grottes de Lascaux, la grande bibliothèque d'Alexandrie, les jardins suspendus de Sémiramis, le colosse de Rhodes, les fresques de Dendérah, la cité de Cuzco, les villes mayas, l'Ancien Testament, le Nouveau Testament, le principe de la touche de piano, les temples d'Angkor, la cathédrale de Chartres, les Toccatas de Jean-Sébastien Bach, Les Quatre Saisons de Vivaldi, les polyphonies des Pygmées, le Requiem de Mozart, la Mona Lisa de Léonard de Vinci, la mayonnaise, le droit de vote, le théâtre de Molière, le théâtre de William Shakespeare, les orchestres de percussions balinais, la tour Eiffel, les tandooris de poulet indiens, les sushis japonais, la statue de la Liberté, la révolution non violente de Gandhi, la théorie de la relativité d'Albert Einstein, «Médecins du Monde», le cinéma de Méliès, les sandwiches pastrami-cornichon, la mozzarella, le cinéma de Stanley Kubrick, la mode des minijupes, le rock'n roll, les Beatles, Genesis, Yes, les Pink Floyd, les gags des Monty Python, le film Jonathan Livingstone le goéland et sa musique de Neil Diamond, la première trilogie de La Guerre des étoiles avec Harrison Ford, les livres de Philip K. Dick, Dune de Frank Herbert, Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, les ordinateurs, le jeu «Civilization» de Sid Meyer, l'eau chaude… Des centaines d'images se déversent, toutes preuves du génie humain et de son apport à l'univers. Combien les Rougiens paieraient cher pour l'ajout d'une seule de ces merveilles à leur civilisation!

– Je ne comprends pas, Freddy, c'est toi qui me disais que l'humanité était indigne d'être sauvée…

– Humour-paradoxe-changement. Je peux très bien ne placer aucun espoir dans l'humanité et être conscient de toutes ses réussites.

Igor stimule ses troupes. Pour les remotiver, il utilise la même technique que le rabbin alsacien, en l'inversant toutefois. A ses âmes errantes, à ses êtres de l'ombre, il envoie des images de guerres tribales primitives, de brigands de grand chemin s'érigeant des châteaux à force de rapines, les premiers boulets de canon, l'incendie de la grande bibliothèque d'Alexandrie, les cales des navires où s'entassent les Noirs voués à l'esclavage, les mafias, les gouvernements corrompus, les guerres puniques, et Carthage en feu, la Saint-Barthé lemy, les tranchées de Verdun, le génocide arménien, Auschwitz, Treblinka et Maïdanek, les «dealers» dans les cages d'escalier, un attentat terroriste dans le métro parisien, des marées noires où s'engluent des oiseaux morts, des brouillards de pollution sur des villes modernes, des programmes de télévision débiles, la peste, la lèpre, le choléra, le sida et toujours de nouvelles maladies.

Igor les invite à se souvenir de toutes leurs souffrances, de tous leurs malheurs, de tous leurs échecs, afin de mieux nous les jeter à la face au moment de l'assaut. Gorgés de haine et de mépris, impatients, ils se ruent sur nous. Sous la masse des assaillants, nous reculons. Leurs moqueries font mouche. Nos rayons d'amour perdent de leur intensité. Chaque âme errante que nous parvenons à aspirer augmente notre désarroi.

Et la question terrible survient inopinément dans mon esprit: «Mais au fait, qu'est-ce que je fais là?»

Je tente de me concentrer sur Jacques et Venus, mes deux clients survivants, mais déjà je commence à me désintéresser de leur sort. Ils sont nuls, leurs prières sont nulles et leurs ambitions lamentables. Comme le soulignait Edmond: «Ils essaient de réduire leur malheur au lieu de s'efforcer de bâtir leur bonheur.»

Je distribue toujours mes rayons d'amour, mais avec moins de conviction. J'évite de mon mieux les rafales de moqueries et je songe que Venus n'est qu'une insupportable pimbêche et Jacques un parfait autiste. Pourquoi devrais-je me donner du mal pour de telles créatures?

L'armée des ombres se reforme pour un assaut final à vingt contre un. Nous n'avons plus aucune chance de nous en sortir.

– On se rend? demande Marilyn.

– Non, répond Freddy. Il faut en envoyer un maximum au Paradis, tu as senti à quel point ils souffrent?

– Vite, Freddy, une blague! exige Raoul.

– Heu… c'est l'histoire de deux omelettes qui sont en train de frire dans une poêle. Il y en a une qui dit à l'autre: «Dites donc! Vous ne trouvez pas qu'il fait chaud par ici?» Et l'autre se met aussitôt à beugler: «Au secours! Il y a à côté de moi UNE OMELETTE QUI PARLE!»

On se force à rire. C'est suffisant, en tout cas, pour raffermir nos boucliers. Freddy enchaîne:

– C'est un type qui va voir son médecin et qui lui dit: «Docteur, j’ai des trous de mémoire.» «Depuis quand?» demande le praticien. «Depuis quand… quoi?» répond le malade.

Heureusement qu'il a toujours en stock des petites blagues de voyage. On n'a pas du tout le cœur à rire vraiment, mais ces deux petites histoires semblent tellement incongrues en cet instant terrible qu'elles nous redonnent confiance.

En face ça plaisante moins. Igor caracole comme un cavalier de l'Apocalypse, flanqué d'une sorcière et d'un tortionnaire. Il lance à Marilyn une allusion blessante sur son histoire avec Kennedy. Le trait fait mouche. La lumière de Marilyn décline et s'éteint. Ange déchu, elle rejoint les rangs adverses et nous bombarde maintenant de ses rayons verts. Elle connaît nos points faibles et sait frapper où ça fait mal.

Des images de camps de concentration s'abattent sur Freddy. Il cherche à rétorquer avec ses blagues, mais son énergie le fuit. Son épée d'amour se rétrécit et son bouclier d'humour s'amollit. Il tombe lui aussi. Il va retrouver Marilyn.

Je comprends ce qu'ont ressenti les derniers combattants de Fort Alamo encerclés par les Mexicains, ceux de Massada encerclés par les Romains, ceux de Byzance encerclés par les Turcs, ceux de Troie encerclés par les Grecs, Vercingétorix cerné par Jules César à Alésia. Il n'y aura pas de renforts, pas d'ultime cavalerie, pas de dernier recours.

– Il faut tenir, il faut tenir, martèle Raoul d'une voix rauque tandis que vacille la lueur de son bouclier d'humour.

– Tu as encore une blague en munition?


Дата добавления: 2015-11-13; просмотров: 48 | Нарушение авторских прав


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