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Le déjeuner à Sousceyrac

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Deux amis, Philippe et Jean, s'arrêtèrent à Sousceyrac pour déjeuner. Ils avaient bien faim et ils pensaient manger une côtelette de veau ou du poisson frit, mais ils n'étaient pas sans crainte sur ce que Mme Prunet, leur hôtesse, allait leur servir à manger. On n'était tout de même pas à Paris.

Mme Prunet les accueillit sur le seuil du restaurant et les conduisit dans la salle à manger qui était située au premier étage. Jean ouvrit la fenêtre toute grande. La lumière entra.

«Nous serons très bien, ici», dit-il.

En raison de l'heure déjà avancée, ils étaient seuls dans la pièce assez banale, mais d'une propreté parfaite. Le parquet humide encore d'un récent lavage sentait l'eau et le savon. Il y avait des fleurs champêtres dans les vases de faux cristal. Aux murs, des gravures coloriées.

Philippe et Jean s'installèrent près de la fenêtre, devant la table où leurs couverts étaient déjà mis.

Comme il n'y avait pas de carte, Jean demanda:

— Qu'allez-vous nous donner, chère madame?

— Du poulet si vous en désirez, messieurs, répondit Mme Prunet. Mais comme il n'est pas tout à fait à point, je vous propose de goûter d'abord autre chose.

Il s'agissait d'un foie de canard et d'un saladier d'écrevisses qu'elle disposa devant eux.

— Ce n'est pas très varié comme hors-d'œuvre, poursuivit-elle. Si vous désiriez des sardines à l'huile, je pourrais envoyer la petite en chercher à l'épicerie qui n'est pas loin.

— Oh, non, madame! C'est très bien ainsi! s'écria Jean. Tandis que Mme Prunet se retirait il donna un coup de coude à Philippe:

— Eh bien, les choses n'ont pas l'air de trop mal s'arranger. Voyons ces écrevisses. Elles ne sont pas très grosses, mais le court-bouillon qui les baigne me paraît exquis. Il est assaisonné de thym, de laurier, d'échalote. Parfait! Rien ne manque.

— Quant au foie gras, dit Philippe, il est tout simplement merveilleux. Je te conseille de le comparer avec ces espèces de purée qu'on nous sert à Paris.

— Décidément, dit Jean, tu as eu une riche idée en nous faisant passer par Sousceyrac.

— Maintenant le poulet peut être brûlé, j'en aurais moins peur. Avec ce foie gras, ces écrevisses, nous n'aurons pas faim.

Philippe sourit. Le saladier, énorme pourtant, était déjà à moitié vide. Du foie, il ne restait qu'une mince tranche.

— Excellents hors-d'œuvre, madame, dit Jean à l'hôtesse. Mais qu'est-ce que vous nous apportez là?

— Des truites du pays, monsieur, répondit-elle avec son air perpétuel de s'excuser. Mon petit-neveu les a pêchées cette nuit.

— Merci bien, ma bonne dame, dit Jean. Regarde-moi ça, Philippe. Sont-elles gracieuses, les mignonnes! Qu'en penses-tu?

Philippe haussa les épaules.

— Je t'avais bien dit, fit-il, quand Mme Prunet eut regagné sa cuisine, nous serions très bien ici.

— Ouais! dit Jean. Repasse-moi le plat. Hé! là, hé! là laisse m'en! Mme Prunet était entrée avec un plat de cèpes farcis. Les deux amis lui firent une ovation.

— Tu voudras bien constater, dit Philippe solennellement que les cham­pignons que voici n'ont aucun rapport avec les misérables morceaux de pneumatiques huileux qu'on débite à Paris sous le nom de cèpes.

— Je suis au désespoir de n'avoir découvert Sousceyrac qu'au dernier jour des vacances. Après-demain, sans faute je dois être rue de Grenelle, à mon ministère. Aujourd'hui c'est mon chant de cygne.

— En fait de cygne, regarde! s'écria Philippe en voyant entrer Mme Prunel avec un nouveau plat. Voilà qui me fait l'effet d'un joli canard rôti.

Jean leva les bras au ciel.

— Imbécile! Il prend pour un canard rôti un civet de lièvre. Et quel civet! Mes compliments, madame. C'est magnifique! Mais, il fallait prévenir! C'est que je commence à être à bout de souffle! Allons-y pourtant. Sainte Vierge, je n'ai jamais rien mangé de pareil.

— Vous êtes trop indulgent, monsieur, dit Mme Prunet. Moi, je ne suis pas très satisfaite de ce lièvre. Il aurait perdu beaucoup de sang. Le poulet serait mieux réussi.

— Le poulet?

— Ne m'avez-vous pas réclamé du poulet?! Après le poulet je vous sers de la salade, puis un plateau de fromages et ensuite le dessert. Et si vous voulez dîner ce soir chez moi, je pourrai vous offrir un potage au vermicelle ou une soupe aux choux.

— Cette brave dame a juré notre mort, dit Philippe.

 

D'après Pierre Benoit. Le déjeuner à Sousceyrac

 

 


Дата добавления: 2015-10-13; просмотров: 186 | Нарушение авторских прав


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