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Les chats

 

 

Les amoureux fervents et les savants austères

Aiment également, dans leur mûre saison,

Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,

Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

 

Amis de la science et de la volupté,

Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;

L'Érèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,

S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

 

Ils prennent en songeant les nobles attitudes

Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,

Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;

 

Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,

Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,

Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

 

русский

 

LXVII

LES HIBOUX

 

 

Sous les ifs noirs qui les abritent,

Les hiboux se tiennent rangés,

Ainsi que des dieux étrangers,

Dardant leur œil rouge. Ils méditent.

 

Sans remuer ils se tiendront

Jusqu'à l'heure mélancolique

Où, poussant le soleil oblique,

Les ténèbres s'établiront.

 

Leur attitude au sage enseigne

Qu'il faut en ce monde qu'il craigne

Le tumulte et le mouvement;

 

L'homme ivre d'une ombre qui passe

Porte toujours le châtiment

D'avoir voulu changer de place.

 

русский

 

LXVIII

LA PIPE

 

 

Je suis la pipe d'un auteur;

On voit, à contempler ma mine

D'Abyssinienne ou de Cafrine,

Que mon maître est un grand fumeur.

 

Quand il est comblé de douleur,

Je fume comme la chaumine

Où se prépare la cuisine

Pour le retour du laboureur.

 

J'enlace et je berce son âme

Dans le réseau mobile et bleu

Qui monte de ma bouche en feu,

 

Et je roule un puissant dictame

Qui charme son cœur et guérit

De ses fatigues son esprit.

 

русский

 

LXIX

LA MUSIQUE

 

 

La musique souvent me prend comme une mer!

Vers ma pâle étoile,

Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,

Je mets à la voile;

 

La poitrine en avant et les poumons gonflés

Comme de la toile,

J'escalade le dos des flots amoncelés

Que la nuit me voile;

 

Je sens vibrer en moi toutes les passions

D'un vaisseau qui souffre;

Le bon vent, la tempête et ses convulsions

 

Sur l'immense gouffre

Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir

De mon désespoir!

 

русский

 

LXX

SÉPULTURE

 

 

Si par une nuit lourde et sombre

Un bon chrétien, par charité,

Derrière quelque vieux décombre

Enterre votre corps vanté,

 

À l'heure où les chastes étoiles

Ferment leurs yeux appesantis,

L'araignée y fera ses toiles,

Et la vipère ses petits;

 

Vous entendrez toute l'année

Sur votre tête condamnée

Les cris lamentables des loups

 

Et des sorcières faméliques,

Les ébats des vieillards lubriques

Et les complots des noirs filous.

 

русский

 

LXXI


Дата добавления: 2015-08-18; просмотров: 46 | Нарушение авторских прав


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CAUSERIE| UNE GRAVURE FANTASTIQUE

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