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« Récompenser les bons punir les méchants ! »



«Récompenser les bons... punir les méchants!»


 


Enfermé au château d'If par suite d'un complot, le marin Edmond Dantès s'est entui, avec l'aide d’un vieux prisonnier, l'abbé Faria, qui lui a indiqué en outre la cachette d'un fabuleux trésor. De retour à Marseille, dissimulé sous un faux nom, il décide de venir en aide à son ancien patron, M. Morrel, un honnête armateur qu'une série de naufrages a ruiné. Au moment où celui-ci va se suicider, on lui annonce que le Pharaon, son dernier bateau, que tout le monde croyait perdu, entre dans le port.

— Allons, mes enfants, dit Morrel en se soulevant, allons voir, et que Dieu ait pitié de nous, si c'est une fausse nouvelle.

Ils descendirent; au milieu de l'escalier atten- 5 dait madame Morrel: la pauvre femme n'avait pas osé monter.

En un instant, ils furent à la Canebière.

Il y avait foule sur le port.

Toute cette foule s'ouvrit devant Morrel.

10 — Le Pharaon! le Pharaon! disaient toutes ces voix.

En effet, chose merveilleuse, inouïe, en face de la tour Saint-Jean, un bâtiment, portant sur sa poupe ces mots écrits en lettres blanches; le 15 Pharaon (Morrel et fils de Marseille), absolument de la contenance de l'autre Pharaon, et chargé comme l'autre de cochenille* et d'indigo*, jetait l'ancre et carguait[1] ses voiles; sur le pont, le capitaine Gaumard donnait ses ordres, et maître 20 Penelon[2] faisait des signes à M. Morrel.

Il n'y avait plus à en douter: le témoignage des sens était là, et dix mille personnes venaient en aide à ce témoignage.

Comme Morrel et son fils s'embrassaient sur 25 la jetée, aux applaudissements de toute la ville témoin de ce prodige, un homme, dont le visage était à moitié couvert par une barbe noire, et qui,

caché derrière la guérite* d'un factionnaire*, con­templait cette scène avec attendrissement, mur­mura ces mots:

— Sois heureux, noble coeur; sois béni pour tout le bien que tu as fait et que tu feras encore; et que ma reconnaissance reste dans l'ombre comme ton bienfait.

Et, avec un sourire où la joie et le bonheur se révélaient, il quitta l'abri où il était caché, et sans que personne fît attention à lui, tant chacun était préoccupé de l'événement du jour, il descendit un de ces petits escaliers qui servent de débarca­dère* et héla[3] trois fois:

— Jacopo! Jacopo! Jacopo![4]

Alors, une chaloupe vint à lui, le reçut à bord, et le conduisit à un yacht richement gréé*, sur le pont duquel il s'élança avec la légèreté d'un marin; de là, il regarda encore une fois Morrel qui, pleurant de joie, distribuait de cordiales poignées de main à toute cette foule, et remerciait d'un vague regard ce bienfaiteur inconnu qu'il semblait chercher au ciel.

— Et maintenant, dit l'homme inconnu, adieu bonté, humanité, reconnaissance... Adieu à tous les sentiments qui épanouissent le cœur!... Je me suis substitué à la Providence pour récompenser les bons... que le Dieu vengeur me cède sa place pour punir les méchants!

A ces mots, il fit un signal, et, comme s'il n’eût attendu que ce signal pour partir, le yacht prit aussitôt la mer.

Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo.


 


AVEZ-VOUS BIEN LU?

1. Quelle est la profession de M. Morrel?

2. Quels sont les sentiments que lui porte l'homme caché?

3. Comment expliquez-vous la réapparition du Pharaon?

4. Quelle ressemblance trouvez-vous entre ce texte et le précédent?


Jeunes insurgés


Dans La Fortune des Rougon, Émile Zola raconte aussi l'histoire d'une révolte, au xixe siècle; comme Jacquou, un jeune homme, Silvère, a décidé de prendre les armes et de se joindre aux insurgés. La veille de son départ, lors d'une dernière promenade, il confie sa déci­sion à sa compagne, Miette; celle-ci, bien loin de le retenir, voudrait pouvoir l'accompagner, pour venger son père, Chantegreil, condamné pour meurtre.



Par cette nuit de décembre, sous la lune claire et froide, les champs fraîchement labourés s'étendaient aux deux abords du chemin, pareils à de vastes couches d'ouate grisâtre, qui auraient 5 amorti tous les bruits de l'air. Au loin, la voix sourde de la Viorne mettait seule un frisson dans l'immense paix de la campagne.

Quand les jeunes gens eurent commencé à descendre l'avenue, la pensée de Miette retourna

10 au Jas-Meiffren1, qu'ils venaient de laisser der­rière eux.

«J'ai eu grand-peine à m'échapper ce soir, dit-elle... Mon oncle ne se décidait pas à me congédier. Il s'était enfermé dans un cellier*, et je 15 crois qu'il y enterrait son argent, car il a paru très effrayé, ce matin, des événements qui se préparent.»

Silvère eut une étreinte plus douce.

«Va, répondit-il, sois courageuse. Il viendra 20 un temps où nous nous verrons librement toute la journée... Il ne faut pas se chagriner.

— Oh! reprit la jeune fille en secouant la tête, tu as de l’espérance, toi... Il y a des jours où je suis bien triste. Ce ne sont pas les gros travaux 25 qui me désolent; au contraire, je suis souvent heureuse des duretés de mon oncle et des beso­gnes qu'il m'impose. Il a eu raison de faire de moi

une paysanne; j'aurais peut-être mal tourné; car vois-tu, Silvère, il y a des moments où je me crois maudite... Alors je voudrais être morte... Je pense à celui que tu sais...»

En prononçant ces dernières paroles, la voix de l'enfant se brisa dans un sanglot. Silvère l'interrompit d'un ton presque rude.

«Tais-toi! dit-il. Tu m'avais promis de moins songer à cela. Ce n'est pas ton crime.»

Puis il ajouta d'un accent plus doux:

«Nous nous aimons bien, n'est-ce pas? Quand nous serons mariés, tu n'auras plus de mauvaises heures.

— Je sais, murmura Miette, tu es bon, tu me tends la main. Mais que veux-tu? j'ai des craintes, je me sens des révoltes, parfois. Il me semble qu'on m'a fait tort, et alors j'ai des envies d'être méchante. Je t'ouvre mon cœur, à toi. Chaque fois qu'on me jette le nom de mon père au visage, j'éprouve une brûlure par tout le corps. Quand je passe et que les gamins crient: Eh! La Chante­greil! cela me met hors de moi; je voudrais les tenir pour les battre.»

Et, après un silence farouche, elle reprit:

«Tu es un homme, toi, tu vas tirer des coups de fusil... Tu es bien heureux.»

Silvère l'avait laissée parler. Au bout de quelques pas, il dit d'une voix triste:

«Tu as tort, Miette; ta colère est mauvaise.

Il ne faut pas se révolter contre la justice. Moi je vais me battre pour notre droit à tous; je n’ai aucune vengeance à satisfaire.

— N'importe, continua la jeune fille, je vou­drais être un homme et tirer des coups de fusil. Il me semble que cela me ferait du bien.»


Et, comme Silvère gardait le silence, elle vit bien que tu as raison, que je dois être humble...»

qu’elle l'avait mécontenté. Toute sa fièvre tomba. Elle se mit à pleurer. Silvère, ému, prit ses

30 Elle balbutia d'une voix suppliante: mains qu'il baisa..

_,,,,,,,. Emile Zola, La Fortune des Rougon.

«L u ne m en veux pas? C est ton départ qui

me chagrine et qui me jette à ces idées-là. Je sais l. propriété de son oncle, qui l'emploie comme servante.


 


1. JEUNES GENS EN RÉVOLTE

1. Qu’est-ce qui, dans ces deux textes (p. 188, 190), empêche les jeunes gens de se voir libre­ment?

2. Quel est le but essentiel que poursuit le jeune homme (Jacquou ou Silvère) dans chacune de ces scènes? Est-il identique dans les deux cas?

3. Montrez que, par sa situation, Jacquou est plus proche de Miette que de Silvère: quelle phrase prononcée par ce dernier ne pourrait, en particu­lier, être dite par Jacquou?

2. LA PONCTUATION: les deux points

1. Quelle est (p. 188),la valeur respective des «deux points» dans les expressions suivantes?

• «J’appris bien des choses: que le vieux Gérai s’était marié avec sa mère...»

• «Cette nouvelle ne me fit guère plaisir: j’aurais préféré la retrouver pauvre comme moi.»

2. Composez plusieurs phrases en utilisant cette ponctuation (:), avec des valeurs différentes (pour annoncer l’explication, la cause, la conséquence).


 

 


EUGÈNE LE ROY Jacquou le Croquant

5. Jacquou le Croquant en prison #lapéripétie

Les malheurs s’accumulent: le curé Banal est chassé de son village par un complot de mauvais prêtres, et meurt quelque temps après; la mère de Lina interdit à sa fille de revoir Jacquou; surtout, le comte de Nansac poursuit toujours de sa colère le fils du «Croquant» (nom donné aux paysans révoltés du xvif siècle, et, dans le roman, surnom du père de Jacquou, puis de Jacquou lui-même). Malgré les conseils de son ami Jean le Charbonnier, dont Jacquou partage la cabane, celui-ci ne cesse de parcourir les forêts qui avoisinent les terres du comte pour y chasser. Une nuit, alors qu’il rentre chez lui, il se prend les pieds dans une corde tendue à travers le sentier.

Je n’étais pas à terre, que des gens se jettent sur moi, me bâillonnent au moyen d’un mouchoir, m’entortillent la tête dans un sac, me lient les mains derrière le dos, puis les jambes, me prennent mon couteau, m’attachent en travers sur un cheval et me voici enlevé (a).

De doute, je n’en avais aucun. Quoique je n’eusse pas ouï un mot, j’avais la certitude que c’était un coup du comte de Nansac, et je me demandais ce qu’il allait faire de moi: allait-il me jeter dans l’abîme* du Gour? Un moment, je le crus, mais, à la direction que nous prîmes bientôt, je vis que non. Ayant marché une heure à peu près, je connus au pas résonnant du cheval que nous passions sur un pont: «C’est le pont des fossés du château», me dis-je en moi-même. Un instant après, le cheval s’arrêta, et je fus porté, ou plutôt traîné par des escaliers de pierre, puis rudement jeté à terre. Ensuite on me passa une corde sous les bras, et bientôt je sentis qu’on me descendait dans le vide en filant* la corde (b). Après une descente que j’estimai à huit ou dix mètres, je touchai le sol, où je restai étendu sur le ventre (c). En même temps la corde, tirée par un bout, remonta en haut; j’entendis un bruit comme celui d’une dalle retombant sur la pierre, et ce fut tout (d).

«Me voici enterré dans les oubliettes* de l’Herm!», ce fut alors ma


VICTOR HUGO

Notre-Dame de Paris


 

 


«Adieu toute espérance!»


Dans tout roman d'aventures, le héros ou l'héroïne — se trouve brutalement plongé, comme facquou, dans une situation qui semble désespérée. Dans Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo, la danseuse Esmeralda, accusée d'avoir poignardé le chevalier Phoebus, dont elle est amoureuse, est elle aussi jetée dans des «oubliettes», sorte de cachots souterrains où, comme dans l'Enfer décrit par le poète italien Dante, la misérable créature qui y est enfermée doit dire adieu «au jour, à l'air, à la vie, à toute espérance». — Sur Esmeralda, voir le texte de la page 122.

C'est dans un fond de cuve de ce genre, dans les oubliettes creusées par saint Louis, dans l'in- pace [5] de la Tournelle, qu'on avait, de peur d'éva­sion sans doute, déposé la Esmeralda condamnée 5 au gibet, avec le colossal Palais de Justice sur la tête. Pauvre mouche qui n'eût pu remuer le moindre de ses moellons![6]

Certes, la providence et la société avaient été également injustes, un tel luxe de malheur et 10 de torture n'était pas nécessaire pour briser une si frêle créature.

Elle était là, perdue dans les ténèbres, enseve­lie, enfouie, murée. Qui l'eût pu voir en cet état, après l’avoir vue rire et danser au soleil, eût 15 frémi. Froide comme la nuit, froide comme la mort, plus un souffle d'air dans ses cheveux, plus un bruit humain à son oreille, plus une lueur de jour dans ses yeux, brisée en deux, écrasée de chaînes, accroupie près d'une cruche et d'un pain sur un 20 peu de paille dans la mare d'eau qui se formait sous elle des suintements* du cachot, sans mouvement, presque sans haleine, elle n'en était même plus à souffrir.

[...]

25 Depuis qu'elle était là, elle ne veillait ni ne

dormait. Dans cette infortune, dans ce cachot, elle ne pouvait pas plus distinguer la veille du sommeil, le rêve de la réalité, que le jour de la nuit. Tout cela était mêlé, brisé, flottant, répandu 30 confusément dans sa pensée. Elle ne sentait plus, elle ne savait plus, elle ne pensait plus. Tout au plus elle songeait. Jamais créature vivante n’avait été engagée si avant dans le néant.

Ainsi engourdie, gelée, pétrifiée*, à peine 35 avait-elle remarqué deux ou trois fois le bruit d'une trappe qui s’était ouverte quelque part au- dessus d'elle, sans même laisser passer un peu de

lumière, et par laquelle une main lui avait jeté une croûte de pain noir. C’était pourtant l'unique communication qui lui restât avec les hommes, la visite périodique du geôlier*.

Une seule chose occupait encore machinale­ment son oreille: au-dessus de sa tête l'humidité filtrait à travers les pierres moisies de la voûte, et à intervalles égaux une goutte d’eau s'en détachait. Elle écoutait stupidement le bruit que faisait cette goutte d'eau en tombant dans la mare à côté d’elle.

Cette goutte d'eau tombant dans cette mare, c'était là le seul mouvement qui remuât encore autour d'elle, la seule horloge qui marquât le temps, le seul bruit qui vînt jusqu’à elle de tout le bruit qui se fait sur la surface de la terre.

Pour tout dire, elle sentait aussi de temps en temps, dans ce cloaque de fange[7] et de ténèbres, quelque chose de froid qui lui passait çà et là sur le pied ou sur le bras, et elle frissonnait.

Depuis combien de temps y était-elle, elle ne le savait. Elle avait souvenir d'un arrêt de mort prononcé quelque part contre quelqu'un, puis qu'on l'avait emportée, elle, et qu'elle s'était réveillée dans la nuit et dans le silence, glacée. Elle s'était traînée sur les mains, alors des anneaux de fer lui avaient coupé la cheville du pied, et des chaînes avaient sonné. Elle avait reconnu que tout était muraille autour d'elle, qu'il y avait au-dessous d'elle une dalle couverte d'eau et une botte de paille. Mais ni lampe, ni soupirail. Alors, elle s’était assise sur cette paille, et quelquefois, pour changer de posture*, sur la dernière marche d'un degré de pierre qu'il y avait dans son cachot. Un moment, elle avait essayé de compter les noires minutes que lui mesurait la goutte d'eau, mais bientôt ce triste travail d'un cerveau malade s'était rompu de lui-même dans sa tête et l'avait laissée dans la stupeur.

Victor Hugo, Notre-Dame de Paris.


[1] Carguer: serrer les voiles le long des vergues ou des mâts avec

des cordes (les cargues). — 2. Un des matelots du Pharaon qui a

fait naufrage. — 3. Héla: appela. — 4. Matelot qui a recueilli

Dantès lors de son évasion, et qui est devenu son compagnon.

[5] In-pace: cachot.

[6] Moellon: pierre de taille.

[7] Cloaque de fange: sorte d’égout plein de boue.


Дата добавления: 2015-09-30; просмотров: 25 | Нарушение авторских прав




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