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La politique linguistique

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Si la Renaissance apparaît en matière de langue comme le symbole d’un «éloge de la folie», le XVII e s. se voudrait, sans l’être vraiment, un siècle sage, une époque tendant à la mesure et à l’harmonie. Aux XVIIe - XVIIIe ss., la langue française se stabilise.

Le XVIIe s. correspond à la mise en place d’une monarchie absolue, marquée par le centralisme et le souci pour l’Etat d’imposer sa norme, y compris dans le domaine de la langue. En ce siècle d’organisation autoritaire, ce sont les grammairiens qui façonnèrent la langue à leur goût; le règne de Louis XIV aurait produit plus d’une centaine de ces «censeurs professionnels».

1. Epurer la langue.

La conception de la norme littéraire au XVII e s. se distingue de celle qui fait loi au siècle précédent, ce qui est dû au rôle différent que la langue a joué au cours de ces deux siècles. Ainsi, le XVI e s. «défend et illustre» le français pour destituer une langue étrangère, le latin, de toutes ses fonctions et, de ce fait, élever le français au rang d’une langue nationale. L’intérêt est porté en premier lieu au vocabulaire; pour l’enrichir, tous les procédés et sources d’emprunts sont déclarés efficaces. Le résultat fut désastreux. A la fin du XVIe s., la langue française perd de son unité: il s’est créé une différence considérable entre la langue parlée et la langue écrite comblée de tours latinisants archaïques et d’innombrables mots introduits par les écrivains du XVI e s.

Au XVII e s., les théoriciens de la langue partent du critère qualitatif, à la différence du siècle précédent où la quantité fit fortune. Selon eux, le français du XVII e s. vivait une époque de «distinction» et de consolidation et parvint au comble de la perfection. Des théoriciens se dresssaient contre les excès de la Renaissance, préconisaient l’usage d’un vocabulaire choisi et élégant; préoccupés d’épurer la langue par crainte d’une corruption éventuelle, ils proscrivaient les italianismes, les archaïsmes, les provincialismes, les termes techniques et savants, les mots «bas».

Si l’évolution qui se détourne de l’enrichissement et se tourne vers l’épuration de la langue est la conséquence d’une démarche consciente de certains, elle apparaît aussi comme inéluctable et naturelle, comme liée aux modifications culturelles profondes qui sont en train de se produire. La montée d’une conception du monde privilégiant l’absolu et l’unité devait immanquablement créer un outil d’expression reposant sur la clarté et sur la précision, recherchant la justesse, éliminat les scories et les parasitages. La langue ne tomba pas pour autant dans le simplisme, dans l’indigence. La complexité ne fut pas pour autant gommée, mais un effort de domination s’imposa, la conviction de l’importance de la technique dans l’écriture l’emporta au détriment du laisser-aller et des aventures de l’imagination. Une telle prise de conscience ne déboucha pas, par ailleurs, sur l’uniformisation; tout au long du XVII e s. et à l’intérieur même des générations, la diversité est grande, de la simplicité extrême à la complexité, du triomphe de la raison aux délires de l’inspiration.

On peut considérer que les écrivains du XVII e s. réalisèrent pleinement les aspirations nationales de leurs prédécésseurs. Ils réussirent d’abord à forger une langue susceptible d’être un outil adéquat de l’expression des idées et des sentiments. On a vu qu’à force d’enrichir le français, les générations succesives l’avaient rendu trop luxuriant, trop surchargé. La Pléiade attirée par l’excès et la démesure, avait créé une langue ornée jusqu’à la surcharge, mais cette activité fut progressivement contenue par la réaction classique. Un travail d’élagage s’imposait donc. C’est à une telle entreprise que se consacrent notamment le poète François de Malherbe (1555 1628) et le grammairien Vaugelas (1595 1650).

Le classicisme, reposant essentiellement sur des valeurs d’absolu et d’ordre, s’affirme progressivement pour atteindre son apogée vers les années 1660-1685. De nombreux auteurs, dans leurs oeuvres, apportent leur contribution à l’édifice. Parmi eux, sur le plan théorique, il en a un qui joua un rôle particulièrement important: Gilles Ménage (1613 1692), dans ses Observations sur la langue française (1672), contribue à la fixation du langage.

2. Le cartésianisme, une nouvelle conception de la connaissance.

Les théories grammaticales de l’époque prennent comme le point de départ les idées du grand philosiphe rationaliste de Descartes (1596 1650) (Cartesius – forme latine de son nom). Le cartésianisme se définit avant tout comme une nouvelle conception de la connaissance. La raison y occupe une place essentielle: la rationalité, la pratique d’un raisonnement clair et logique, voilà ce qui caractérise, dans le langage courant, ce qu’on appelle un esprit cartésien. L’homme y apparaît comme largement maître de son destin et surtout comme celui dont la pensée a pour vocation de se rendre maîtresse de la nature.

Sa doctrine est basée sur la raison; les émotions, les désirs et les préférences personnels doivent être éliminés de la science, y compris celle qui étudie la langue. La raison devient le maître éliminant l’idée du bon usage. Selon Descartes, les philosophes ne parviennent pas à se comprendre, et donc, comprendre l’organisation de l’univers, vu le sens imprécis des mots qu’ils emploient dans leurs discussions. Il faut, donc selon lui, pallier à l’encombrement de mots que le siècle précédent a laissé en héritage.

Descartes rédige en français son œuvre fondamentale Discours de la méthode (1637) publié à Leyde. C’est là une originalité. En effet, si le français, depuis le XVI e s., gagne de plus en plus de terrain, il est encore d’usage, à cette époque, d’écrire en latin les ouvrages à caractère scientifique ou religieux. Descartes accompagne son oeuvre d’une telle explication: «Et si j’écris en français, qui est la langue de mon pays, plutôt qu’en latin, qui est celle de mes précepteurs, c’est à cause que j’espère que ceux qui ne se servent que de leur raison naturelle toute pure jugeront mieux de mes opinions que ceux qui ne croient qu’aux livres anciens; et pour ceux qui joignent le bon sens avec l’étude, lesquels seuls je souhaite pour mes juges, ils ne seront point, je m’assure, si partiaux pour le latin, qu’ils refusent d’entendre mes raisons pourceque je les explique en langue vulgaire».

Il a su forger un outil d’expression à la fois marqué par l’efficacité et destiné à séduire. Sa phrase est certes souvent solidement charpentée, ponctuée d’éléments de liaison, points forts du raisonnement. Sa langue est une langue concrète, riche en descriptions.


Дата добавления: 2015-08-03; просмотров: 97 | Нарушение авторских прав


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