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L'évolution sémantique des unités lexicales 2 страница

Dans la synchronie on distingue 1 e sens principal et les sens secondai re s d'un mot polysémique. Le sens principal, étant le plus usité à une époque donnée, constitue la base essentielle du développement sémantique ultérieur du mot. Il peut coïncider tantôt avec son sens] propre, tantôt avec le dérivé. Le sens propre du mot soleil - «astref lumineux au centre des orbites de la Terre et des planètes» en est aussi! le sens principal; les autres sens de ce mot. tels que «pièce d'artifice^quil jette des feux en forme de rayons» ou «fleur jaune, appelée autreweaf tournesol». sont à la fois des sens dérivés et secondaires. Il en est aotr ment pour le mot révolution dont le sens principal, en tant que t politique, coïncide avec un de ses sens dérivés (le sens propre étant «mou| vement d'un corps parcourant une courbe fermée»). Le sens principe du mot. tout comme son sens propre, est une catégorie historique. Jus qu'au XVIe siècle le sens propre du substantif travail - «tourment, cha grin. peine» était également son sens principal. Plus tard il s'est déplac et a coïncidé avec le sens dérivé - «besogne, ouvrage». Puisque le plv employé, le sens principal dépend moins du contexte que les sens secoij daires.

On distingue aussi 1 e s sens phraséologiquement liés s'opposent aux sens dits libres. Les sens propres des mots table, chaise, mur, homme, animal sont libres quant à leur faculté de se grouper, de s'employer avec d'autres mots. L'emploi de ces mots avec les autres dé­pend exclusivement des notions qu'ils expriment et de la faculté de ces notions de s'associer à d'autres notions (d'après les lois de la logique et les lois régissant les liens possibles entre les phénomènes de la réalité). On peut dire une table de bois, de marbre, de métal, etc.. car ces agence­ments correspondent aux liens possibles entre les objets alors qu 'une ta­ble d 'air, de feu serait en contradiction avec les liens existant dans la réalité. Le fonctionnement de ces mots n'est guère entravé par l'usage, la tradition linguistique, il ne dépend nullement de la norme. Par contre, le mot remporter qui s'emploie dans remporter un grand succès serait dé­placé dans remporter une grande réussite quoique réussite soit un syno­nyme de succès; on dit une question délicate, un sujet délicat sans qu'il soit possible de dire un récit délicat, un contenu délicat. Ch Bally remar­que qu'on dit désirer ardemment et aimer éperdument et non aimer ar­demment, désirer éperdument. On peut choisir entre la peur le prit, la peur le saisit, la peur s 'empara de lui. tandis, que la peur le happa ou l 'empoigna serait ridicule.

Certains dictionnaires d usage présentent une liste de solécismes. Ils recommandent de dire un accident grave, avoir grand soif et non un accident sérieux, avoir très soif, il est préférable de dire prendre conscience de la gravité de la situation que réaliser la gravité de la situation, être indifférent à l 'égard de la religion qu'envers la religion. Donc, les mots ont souvent un emploi restreint, déterminé par l'usage, la tradition linguistique. On dira de ces mots qu'ils possèdent un sens phraséologiquement lié.

Cette tradition d'emploi des mots revêt un caractère national: elle ['n'est pas la même dans les langues différentes. L'équivalent russe de feuilles mortes sera «сухие листья» et de fleurs naturelles - «живые цветы». Une anecdote raconte qu'une Anglaise en voyage à Paris demanda à un chauffeur de taxi: «Êtes-vous fiancé?». Elle reproduisait mécaniquement la tournure anglaise «Are you engaged?» où le participe signifie également «engagé» et «fiancé».

Il arrive que les sens dépendent de la construction syntaxique où le pnot est employé. Ces sens pourraient être qualifiés de syntaxiquement déterminés. Il suffit parfois d'une préposition pour changer le isens d'un mot. C'est ainsi que le verbe témoigner suivi d'un complément direct a le sens de «manifester, exprimer» (témoigner sa sympathie, son mamour. etc.); le même verbe exigeant le complément indirect et employé pavée la préposition de veut dire «attester» (Cette action témoigne de son wcourage).

Applaudir signifie «battre des mains». applaudir à a le sens de «approuver, louer», s'applaudir de correspond à «se réjouir, se félici­ter». Participer à c'est «prendre part à quelque chqse» (participer à un travail, à un mouvement quelconque); participer de signifie «se rappro­cher de quelque chose ou lui ressembler en partie» (le mulet participe du cheval etdel 'âne). On emploie succomber sous devant un mot qui renfer­me une idée d'oppression (succomber sous le faix des douleurs), succom­ber à veut dire «ne plus pouvoir résister, céder à une force supérieure» (succomber à la tentation, à la fatigue, au sommeil). Il ne faut pas confon­dre aspirer et aspirer à. manquer à et manquer de. rire et se rire de, etc.

Parfois la présence ou l'absence d'un article est le signe d'un sens particulier: tenir tête a un autre sens que tenir la tête, donner raison que donner une (la) raison, etc. Le verbe faire dans le sens d'«imiter, faire semblant de» exige devant le substantif qui le suit l'article défini -.faire le brave, faire le méchant, faire le mort. Le mot peut prendre une acception spéciale selon la place qu'il occupe par rapport au mot qu'il détermine. Ainsi grand a des sens différents dans un grand homme et un homme grand; un homme honnête et un honnête homme ne sont pas des équiva­lents sémantiques; il en est de même pour un méchant livre (= mauvais) et un livre méchant, un maigre repas (= peu abondant) et un repas maigre (= avec peu de gras), unefière allure (= noble) et une allure fière (= hau­taine), un triste dîner (= médiocre) et un dîner triste (= qui n'est pas gai).

Il serait utile de distinguer entre les sens directs et les sens (ou «em-plois») figurés des mots Pris dans leur sens direct les mots servent avant tout à dénommer. Tels sont bras et tête dans «prendre dans ses bras» et «les bras d'un fauteuil», dans «une jolie tête» et «la tête d'un, clou». Les sens figurés tendent à caractériser les phénomènes de la réalité. ils sont employés à des fins expressives; ce sont des images qui semblent se superposer sur les nominations directes. Dans éclipser ses. rivaux le verbe éclipser, qui est une image, recèle une connotation expressive dont son synonyme surpasser (surpasser ses rivaux) est dé­pourvu.

À la longue l'image peut s'user, et les mots, dépouillés de leur an-.; cienne expressivité, deviennent des dénominations directes et immédiat! tes des objets et des phénomènes de la réalité. La sécheresse du cœur et la dureté de l'âme ne sont guère plus expressifs que la bonté du cœur ou la générosité de l'âme.

§ 22. Le mécanisme de l'évolution sémantique des vocables. La signification étant un phénomène socio-linguistique et logico-psychologique. le procès sémantique doit être examiné sous ces deux aspects.

Envisagée sous l'aspect socio-linguistique, l'évolution sémantique est la promotion d'une acception individuelle au niveau de la langue. Toute modulation sémantique se manifeste par l'extension des possibili­tés combinatoires des mots dans la parole individuelle. Pour s'incorpo­rer à la structure sémantique du mot l'innovation sémantique doit devenir un fait de langue, autrement dit. s'imposer à la communauté linguisti­que.

Du point de vue logico-psychologique l'évolution sémantique pré­sente quelques types différents. Ce sont la restriction et l'extension du sens, la métonymie, la métaphore, le glissement de sens qui sont les pro­cès sémantiques fondamentaux éventuellement accompagnés de modifi­cations affectives amenant à l'amélioration ou la péjoration, à l'affaiblissement ou l'intensification du sens des mots.

§ 23. La restriction, l'extension et le déplacement du sens. Nous assistons à la restriction ou à l'extension du sens d'un mot lorsqu'il y a respectivement spécialisation ou généralisation de la notion exprimée.

En faisant appel aux composants sémantiques on pourrait représen­ter la restriction de sens par la figure suivante: A -> A b ou A est la notion de genre, b - l'indice notionnel différentiel, la flèche symbolisant le transfert sémantique. Concrétisons ce modèle par l'exemple du verbe | pondre qui à partir du sens primitif de «déposer» (A) a reçu le sens de «déposer (A) des œufs (b)» en parlant des oiseaux et des reptiles.

Signalons d'autres cas de restriction du sens. Cueillir (du lat.: colli-: gère) signifiait au Moyen Âge «ramasser, rassembler»; on pouvait cueillir Ides branches, des pierres, etc.: le sens étymologique de ce verbe s'est; conservé dans quelques expressions techniques: le maçon cueille le plâtre avec sa truelle, le verrier cueille le verre fondu au bout de sa canne à souffler, mais dans le langage usuel d'aujourd'hui ce verbe ne signifie que «séparer une fleur de sa tige, un fruit de 1"«arbre qui l'a produit»: de là au figuré «cueillir des lauriers».

Avaler (de à et val) dont le premier sens était très étendu - «descendre, faire descendre, abaisser» ne signifie aujourd'hui que «faire descen-iëre dans le gosier»; le sens étymologique apparaît encore dans l'expression en aval de (Rouen est en aval de Paris).

Traire avait autrefois le même sens que le verbe tirer aujourd'hui: ion disait traire l'épée du fourreau, traire les cheveux, traire l'aiguille, etc.; à présent on n'emploie ce verbe que dans le sens très spécial de :«tirer le lait des mamelles de...» (traire les vaches, les chèvres, etc.).

Labourer signifiait primitivement «travailler» en général; on la­bourait non seulement la terre, mais également le bois, les métaux ou autre matière; plus tard le sens de ce verbe s'est restreint, il n'a signifié que «travailler la terre».

Sevrer qui voulait dire autrefois «séparer» ne signifie plus que «séparer l'enfant de sa nourrice, cesser l'alaitement». d'où au figuré «priver».

Finance avait jadis le sens de «ressources pécuniaires dont qn dis­pose» et aujourd'hui, au pluriel - «ressources pécuniaires d'un Etat».

Le sens étymologique de gorge est «un gouffre, une ouverture béan­te» qui s'est conservé dans l'acception «une gorge de montagne»: le sens moderne le plus usuel, homonyme du précédent, est «la partie anté­rieure du cou. le gosier».

Viande (du lat. vivere - «vivre») signifiait encore au XVIIe siècle «n'importe quelle nourriture»; plus tard le sens de ce mot s'est restreint et il ne désigne aujourd'hui que l'aliment par excellence - «la chair des animaux de boucherie».

Linceul s'employait dans le sens général de «linge, drap de lin». aujourd'hui ce mot ne se dit plus que du drap mortuaire.

Poison ou «substance qui détruit les fonctions vitales» avait autrefois le sens général de «breuvage».

Jument avait désigné «n'importe quelle bête de somme» et à pré-j sent «femelle du cheval».

Il était un temps où l'on reliait non seulement des livres, mais ausshj bien des hottes de foin, des tonneaux, etc.

Ces exemples démontrent que 1 a restriction du sens estunl conséquence de la réduction de la fonction nominative du mot qui l'expression d'une notion de genre passe àl'expression d'une notion d'es pèce.

L'extension du sens présente un mouvement contraire dû Jl ce que le mot reçoit une plus grande liberté quant à sa fonction nominati| ve: on assiste à la transformation d'une notion d'espèce en une notion < genre.

La figure représentant le processus d'extension de sens sera Ab ® A:

Gain désignait autrefois la récolte, puis le produit obtenu par ton espèce de travail.

Arriver < lat. arripare a signifié d'abord «atteindre la rive», suite - «parvenir dans n'importe quel lieu».

Panier était «une corbeille pour le pain» et aujourd'hui «une < beille» pour toute sorte de provisions.

Fruit signifiait «résultat d'un travail» (en latin), puis «produit de la floraison», et de nouveau - «résultat d'un travail».

Gamin - synonyme de «garçon» était un mot dialectal de l'Est qui désignait «un jeune aide d'artisan».

Effacer de «faire disparaître une figure» en est venu à signifier «faire disparaître sans laisser de trace».

Egérie qui était à l'origine le nom d'une nymphe qui aurait été la conseillère de Numa Pompilius. deuxième roi légendaire de Rome, a pris le sens de «conseillère, inspiratrice».

Dame est passé du sens de «femme de haute naissance» au sens de «femme» tout court.

Exode originairement «émigration des Hébreux hors d'Egypte» s'est élargi jusqu'à désigner toute émigration de masse

Charabia qui était appliqué au français des Auvergnats à cause de j leur prononciation du [s] comme [f] s'emploie aujourd'hui pour «langage, style incompréhensible ou incorrect».

La restriction et l'extension du sens sont le plus souvent le résultat |du changement de l'aire d'emploi d'un mot qui passe d'une sphère de l'activité humaine dans une autre. Généralement ces procès sémantiques l'amènent guère à la polysémie. Toutefois des cas se présentent où le lême mot a un sens plus général dans la langue commune et un sens sstreint dans le cadre d'une terminologie spéciale ou d'un jargon.

Le déplacement de sens se fait aussi dans le cadre de la même lotion de genre, seulement dans ce cas il y a transfert d'une notion d'espece à une autre notion d'espèce. Ce processus correspond à la figure Ab®Ac. Ainsi chaîne dont la notion générique de «suc-sssion d'anneaux de métal entrelacés» est concrétisée dans les sens de tlien» (tenir un chien à la chaîne), d'«attache ornementale» (chaîne A-, chaîne d'argent), de «suite d'éléments métalliques servant à trans-

; un mouvement utilisés en mécanique» (chaîne de bicyclette). Classeur dont la notion générique est «objet qui pennet de classer» ait les sens concrets de «meuble de bureau» servant au rangement. Jreliure à feuilles mobiles». «casier, boîte (pour diapositives)». Signa­is encore le mot chambre qui ne désigne point n'importe quelle pièce lis des pièces particulières: «pièce où l'on couche». «compartiment srd d'un navire». Comme le prouve ces exemples le déplacement de: peut créer la polysémie.

Des cas fréquents se présentent lorsque le processus de déplacement jutit pas à la création de sens nouveaux, mais à l'apparition de divers emplois sémantiques dans le cadre de la même notion. Tel est le cas de code qui se laisse définir comme «système de symboles destiné à représenter et à transmettre une information» et qui peut être, entre autres, un code bancaire, un code d'accès à un immeuble, un code postal.

§ 24. La métonymie. La métonymie (du grec meta ~ «changement» et onotna - «nom») est la dénomination d'un objet par un autre lié au premier par un rapport de contiguïté. Donc, le lien qui est à la base de la métonymie revêt toujours un caractère réel, objectif. Par métonymie on désigne un objet ou un phénomène essentiellement différent de l'objet ou du phénomène antérieurement désigné par le mot.

Le transfert métonymique peut être représenté de la façon suivante: abcdef=> (abc) où les lettres minuscules rendent les indices notion-nels et le signe => indique l'existence d'un rapport sémantique. Illustrons ce modèle par l'exemple de table qui à partir du sens de «meuble formé d'une surface plane horizontale supportée par un pied, des pieds» a acquis par métonymie les sens de a) «nourriture servie à table» et de b) «personnes qui prennent un repas à table». La figure de la métony­mie, ainsi que l'exemple cité, témoigne que le sens dérivé suppose un rapport entre l'ensemble d'indices différentiels nouvellement surgis def- «nourriture» ou «personnes qui prennent un repas» et l'ensemble d'in­dices différentiels qui constituent le sens générateur abc - «table». Ce rapport est différent: dans le cas a) il sera «qui se trouve sur». dans le cas b) - «qui se trouvent autour de».

Les métonymies se laissent classer en types variés selon le caractère du rapport qui leur sert de base. La plupart sont de caractère concret.

On prend aussi la partie pour le tout et inversement, le tout pour la partie. Ce genre de métonymies est appelé synecdoque.

L'homme peut être dénommé par une partie de son corps: C 'est une bonne tête I Elle travaille comme petite main (ouvrière débutante). C 'est un cœur d'or ' Quelle mauvaise langue! Une barbe grise (un vieillard). Une vieille moustache (un soldat). C'est ainsi qu'ont été formés certains noms de famille: Lecœur, Pied, Lenez. On trouve souvent ce genre de métonymies dans les contes populaires du Moyen Âge: Barbe-Bleue, Fine-Oreille, Belle-Jambe.

Parfois les noms des vêtements, des armes, des instruments de musi­que ou leurs parties servent à désigner l'homme: une soutane (curé, nommé d'après la soutane qu'il porte); les robes noires - «moines.hommes d'égli­se»; un talon rouge (gentilhomme du XVIIe siècle): on dira: un tambour, un violon, un clairon - pour celui qui joue de l'instrument, un glaive pour «symbole de guerre, de la justice divine, du pouvoir judiciaire».

Les animaux sont aussi parfois dénommés par les parties de leur corps: une huppe (espèce d oiseau appelé aussi hochequeue).

Les cas où le tout.sert à désigner la partie sont plus rares. Signalons pourtant hermine, daim, loutre, chevreau où le nom de l'animal sert à désigner la peau ou la fourrure.

On prend le contenant pour le contenu et inversement: la ville était sur pied, toute la maison était en émoi où les mots ville, maison sont employés pour les habitants de la ville ou de la maison. On assiste au même processus pour théâtre, parterre, poulailler lorsqu'ils désignent le public ou pour le mot Chambre désignant l'ensemble des députés.

À tout moment on se sert des mots tasse, assiette, seau, etc. pour désigner ce que les objets respectifs contiennent.

Les cas où le contenant est dénommé par le contenu sont rares; tels sont un café, un billard.

On prend parfois la matière pour la chose fabriquée: le carton n'est pas seulement une pâte de papier, mais aussi une boîte pour chapeaux ou chaussures et une espèce de portefeuille à dessin; par le mot caoutchouc on désigne non seulement la matière, mais également les objets conte­nant cette matière; les substantifs tels que fer, marbre, bronze désignent tout aussi bien la matière que les objets fabriqués avec ces matières.

On prend parfois le producteur pour le produit. Souvent un ouvrage, une création reçoit le nom de l'auteur ou de l'inventeur. On dit un Mon­taigne pour un recueil des œuvres de l'écrivain, un magnifique Rembrandt, un délicieux Corot pour une toile de ces peintres.

Le nom du producteur ou de l'instrument sert parfois à désigner la manière dont s'accomplit quelque action: ainsi avoir une belle main est employé pour «avoir une belle écriture». parler une langue impeccable pour «parler correctement».

Plus rarement le nom du produit est appliqué au producteur. Pourtant on désigne un animal par le cri qu'il produit: un coucou, un coq, un cri-cri.

Par certains noms de lieu on nomme des produits qui y sont fabri­qués: du cognac, du tokay, du bordeaux, du cahors, du camembert, etc.

Un type très fréquent de la métonymie consiste à faire passer certains termes du sens abstrait au sens concret: ameublement - «action de meu­bler» désigne par métonymie l'ensemble des meubles: allée, entrée, sortie - «action d'aller, d'entrer, de sortir» et. par métonymie. «voie par où l'on va. l'on entre, l'on sort»

De même le nom d'une qualité abstraite peut s'appliquer à la chose ou à la personne possédant cette qualité: un talent, une célébrité, une beauté, une curiosité, une nouveauté, des douceurs, etc.

Au point de vue de leur fonction dans la langue les métonymies sont; tantôt des dénominations directes d'objets et de phénomènes de la réalité f (boire dans un verre, acheter du camembert, c'est une nouveauté), tantôt des acceptions figurées avec souvent une charge affective (une vieille barbe, une vieille moustache, une bouche inutile, une grosse tête). Donc, grâce a la métonimie les mots acquièrent un sens nouveau et enrichissent leur structure sémantique ou bien ils élargissent leurs possibilité combinatoires dans la cadre du même sens.

Parmi les sens nouvellement parus à la base d`une métonimie citons en guise d`exemple: dossier – “ensemble de documents concernant une personne, un projet, etc”; classe(s) de – “ séjour collectif de classes entieres (d`écoliers, de lycéens) à la campagne, la mer, la montagne, etc” (cf.: classe de neige, classe de mer); chlorophille – “air pur, campagne”; vert – “relatif à l`agriculture, aux agriculteurs, aux problemes et à la politique agricole” (cf.: révolution verte, plan vert, marche verte); hexagone – nom donne a la France qui sur la carte “s`inscrit dans un hexagone presque regulier”.

§ 25. La métaphore. La métaphore (du grec metaphora qui signifie proprement “transfert”) est la dénomination d`un objet par un autre lié au premier par une association de similitude.

Par métaphore on désigne un nouvel objet ou phénomène qui, contrairement à la métonymie, suppose quelque propriété ou trait commun avec l`objet ou le phénomène antérieurement désigné par le mot. C`est précisément ce trait commun qui permet d`établir un rapport de similitude entre des objets et des phénomènes différents. Pourtant ce lien de similitude qui est à la base de la métaphore est parfois subjectif, arbitraire, le rapprochement des objets inattendu. Ainsi, on apelle une tête de loup une brosse ronde portée sur un long manche et servant à nettoyer les plafonds, quoiqu`il n`y a pas de ressemblance évidente entre cette brosse et une tête de loup.

La figure de la métaphore sera: abc ® dec ou c est l`indice notionnel commun. La métaphore est un procédé sémantique extrêmement fécond. Tout comme la métonymie elle crée de nouveaux sens et emplois sémantiques. Les métaphores concrètes sont bien fréquentes. Ce sont souvent les noms d`objets qui servent à désigner d`autres objets de la réalité: le nez d`un navire; le bec d`une bouilloire, d`une théière; le col d`une bouteille; le pied d`une colline; un bras de mer; la crête d`une montagne; les dents d`un peigne, etc. Parmi ce genre de métaphores on peut nommer, en particulier, les substantifs désignant des instruments de travail: mouton – «баба для забивки свай», bras – «кронштейн».

Certains métaphores désignent l`homme par le nom d`un objet concret: C`est une scie cette femme! (une personne ennuyeuse); Quelle grande perche de fille! (longue comme une perche); C`est une véritable fontaine! (une personne qui pleure facilement); un drôle de zèbre! – “un individu bizarre”.

Souvent les métaphores désignent l`homme par le nom d`un animal quelconque; ce sont parfois des appellations injurieuses: un animal ( скотина) et aussi un gorille – “garde du corps, agent secret”, un cochon, un âne, une oie, une pie, une vache.

La métaphore est un moyen très usité de la création de sens et d`emplois abstraits partant de sens concrets. On dit: une lourde besogne, une profonde douleur, un reproche amer, le feu des passions, la dureté de l`âme, le printemps de la vie, être bouillant de colère, un avenir lumineux, une situation douillette, un carrousel ministériel, l`opinion publique a basculé, renouer un dialogue, briller par son esprit, etc. Les métaphores de ce genre sont très nombreuses, on en crée à tout moment, souvent dans les buts expressifs. Citons-en quelques-unes parmi les plus récentes: basculer – “changer d`une facon soudaine et irréversible” (cf.: le temps avait basculé); bloquer – “empêcher de réussir, de fonctionner”; carrefour – “situation où on est obligé de choisir entre plusieurs décisions possibles”; bombe – “nouvelledont la divulgation cause une vive surprise, un scandale, etc.”; boomerang – “acte hostile ou argument qui se retourne contre son auteur et lui cause un dommage”.


Дата добавления: 2015-12-08; просмотров: 97 | Нарушение авторских прав



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